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Julia Jacklin - La Scala - 24.09.2024

Date et lieu :

La Scala, Paris – 24 septembre 2024

Live report :

C’est très récurrent ces derniers temps... De plus en plus d’artistes tournent solo sur toute ou partie de leur tournée. C’était le cas de Miles Kane il y a quelques mois, ou celui de Peter Doherty (vu il y a quelques jours) ou encore Richard Hawley sur certaines de ses dates ces derniers jours. Volonté artistique ou l’influence du contexte économique qui torture la culture ?

Ce soir, l’historique salle music-hall de La Scala devenue théâtre accueille la chanteuse Australienne Julia Jacklin dans son plus simple appareil, Telecaster en main et sa voix. Sa grande voix. Avant tout, c’est la chanteuse-guitariste maví lou qui ouvre le bal. Assise avec sa guitare, elle trimbale ses accords classiques, jazz et latino avec un touché magnifique et une voix délicieuse. Elle avoue elle-même que c’est son tout premier concert seule en scène. Ses compositions chantées en anglais résonnent à merveille dans La Scala avec un public réceptif et gratifiant.

Un peu avant 21h, Julia Jacklin entre en scène, au milieu, micro devant, ampli Fender en fond. Elle se met à nue, avec un « bonjour » dans un joli français. Elle ouvre magnifiquement sur « To Perth, Before The Border Closes ». Sa voix touche d’entrée comme une prêtresse mélancolique devant un parterre d’érudits convaincus et parfaitement connaisseurs de son répertoire. Si ces mains font quelques pains durant le set, si les accords se défilent de temps en temps, fuyant sa mémoire, sa voix reste extraordinaire avec une maîtrise technique et émotionnelle d’une profonde justesse. Julia essaime son répertoire dans un silence religieux qui capte les ondes positives d’une salle qui applaudit à tout rompre entre deux titres. Sur « Good Guy », elle est rejointe par maví lou qui entame les premiers couplets en français, avant que Julia ne reprenne ses paroles originelles. Les deux voix sont incroyables et harmonieuses, c’est un grand moment. Sur quelques titres, elle est également accompagnée d’un ami guitariste du Tennessee. Son jeu cristallin et l’apport de chants en contre voix amène encore son paquet de vibrations ! La salle réclame le cover de « Someday » des Strokes. Elle s’y refuse souvent, mais ce soir elle acquiesce : « Je suis d’humeur généreuse mais ne le dites à personne… ». La reprise est magnifique, avec cette interprétation personnelle. Elle clôturera la soirée sur « Ignore Tenderness » avant de revenir avec un nouveau morceau au rappel. Car oui, Julia prépare un nouvel album. Un moment planant dans cet automne balbutiant.

Jean

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