Peter Doherty - SEW - 11.09.2024
Crédit photo :
© Gwenn
Date et lieu :
Sew, Morlaix – 11 septembre 2024
Live report :
Immergée dans l’ancienne manufacture de tabac de Morlaix, avec sa toiture et ses façades classées, la salle du SEW reçoit ce soir une légende du rock anglais, Peter Doherty, pour un show acoustique solo.
Delgado Jones, accompagné de Marie Sherpa, assume avec classe et aisance la première partie de la bête. Boucles d’effets, guitare acoustique en main, ils chantent à deux voix un folk engageant, bien accueilli par un public déjà enjoué.
Les heures qui précèdent, les doute planent encore autour de la Manu, on entendait ici et là les vieux stéréotypes sur Peter Doherty. « Sera-t-il là ? A l’heure ? Dans quel état ? » Cette vieille bande de salopards de poncifs ont la peau dure. Et pourtant, Peter est sobre depuis un petit moment, parfaitement au rendez-vous avec les Libertines, et même en train de reformer paisiblement les chiens fous des Babyshambles. Mais, que voulez-vous, il faut que légende se fasse avant que le mythe s’efface, et c’est parfait comme ça.
Le bougre monte même avec 10 minutes d’avance, guitare à la main, chapeau sur la tête costume et manteau long de dandy magnifique. Accompagné de ses deux… chiens, de son ami et roadie Andrew Newlove qui veille au grain, Pete entonne la magnifique et rare « Ocean ». Le public se vautre dans un mutisme absolu, avec une écoute religieuse. L’émotion est palpable dès les premières paroles, le refrain est simple et repris par le public qui émerge peu à peu. Peter, toujours insaisissable, profite de l’intermède pour nourrir ses deux chiens. Sa fille d’à peine un an et demi fait quelques incursions sur scène sous l’œil de sa mère, Katia de Vidas, dans les coulisses. Peter est comme il est, toujours décalé, chaleureux, drôle et touchant. Son jeu de guitare est unique et foutraque, entremêlant accords simples ou jazzy, arpèges et soli. Il a surtout ce bouquet de chansons incroyables, toutes réinterprétées, piochant un peu dans son répertoire solo (« All Along The Road », « Arcady », réclamé par le public), les Babyshambles (« Albion ») et beaucoup les Libertines (« Can’t Stand Me Now », « Run Run Run », « Shiver »).
Avec son pote Andrew Newlove qui chausse une guitare électrique, ils jouent quelques titres mythiques des Libertines, dont « Time For Heroes » et « Don’t Look Back Into The Sun » qui achève ce set généreux de près de deux heures.
Tellement libre et spontané, poétique et délicat, Peter fait l’unanimité dans ce set magnifique.
Jean