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Metallica, Miles Kane, Parcels, Idles, The Last Internationale... - Rock Werchter

Crédit photo :

© 2022 Jean

Metallica au Werchter 2022

Date et lieu :

Rock Werchter, Belgique – 01er juillet 2022

Live report :

Le premier jour épique laisse place à une deuxième tournée… non moins épique !

L’arrivée sur site se fait sous un soleil rayonnant avec, en fond, Sum 41 qui joue son punk juvénile (depuis 20 ans !). Bien entendu, en point d’orgue, l’hymne adolescent « In Too Deep » bat son plein. Au fond, avec une bière à la main, ça regorge d’une pointe de nostalgie…

Le début d’après-midi est déjà rythmé par un soleil généreux et quelques nuages vraiment bienvenus… Miles Kane, l’acolyte d’Alex Turner des Arctic Monkeys entre en scène. Dandy branleur, l’anglais débarque débardeur Adidas rouge et noir d’un goût douteux avec sa trogne géante en toile de fond. Impeccablement accompagné par un groupe redoutable musicalement, Miles Kane fait parler sa fougue durant une petite heure et 14 titres ! Même si sa discographie est de qualité inégale et que le dernier album en date a de quoi diviser, le set est ultra cohérent, foncièrement pêchu et soulève la foule venue massivement à cette heure-là. A coups de guitares, de claviers et même de saxo, Kane & band déroulent un set jubilatoire et parfaitement aligné avec ce début de journée chaleureux. Les gros titres du merveilleux premier album fonctionnent toujours autant, le gros riff carnassier d’« Inhaler », la pop électrique de « Rearrange » ou encore « Come Closer » dont les chœurs sont assurés par la foule… Les titres du dernier album fonctionnent également bien en live. Miles reprend « Aviation » et « Standing Next To Me » des Last Shadow Puppets dans des versions plus électriques et « Don’t Let Me Down » des Beatles. La fin du set tient encore le public en voix avec une version généreuse de « Don’t Forget Who You Are », encore réhaussée des dizaines de milliers de chœurs de Werchter… L’entrée en matière est réussie !

Les fous furieux de Idles prennent possession de la Main Stage avec leur musique sombre, urgente et un leader furibond. Joe Talbot, sobre selon lui, moins selon ses yeux, harangue la foule et crée des circle pits à tout va. Les mecs sont clairement dans leur trip, et déversent une hybridation de punk et de rock bruitiste à l’univers très marqué. Musicalement, ce n’est pas vraiment ma came – tellement sombre et pesant - mais esthétiquement ce groupe dégage à la fois un vrai facteur sympathie et un style très personnel d’une nouvelle génération de punk modernisé.

Un temps de repos nécessaire nous amène à boire un godet dans l’un des bars à bières du Werchter avant d’aller nous placer sous la scène couverte de Klub C. Nous sommes quasi tout devant, une bande d’une bonne trentaine de jeunes est déchaînée derrière nous. Les mecs chauffent à bloc et chantent a capella en attendant Parcels. Le concert n’a pas commencé et l’ambiance est complètement dingue ! Les australiens entrent en scène, ça sent le grand soir ! Sauf que. Oui, sauf que. Le groupe rentre sur une longue instrumentale pour poser son atmosphère. Ok, cool les mecs. C’est un peu long, vraiment long. Presque sous forme de medley, ils enchaînent sans transition sur « Lightenup » puis, enfin un titre joué en entier, et pas des moindre : « Comingback ». Le public exulte, l’ambiance est chaude comme la braise du barbec’ de tonton Mich un dimanche de juillet. Mais la jouissance n’est pas totale. Les voix sont sous dosées, mais vraiment, et les harmonies vocales ne ressortent pas comme elles devraient (et c’est pourtant l’une des grandes forces de Parcels !), la guitare funky est également en retrait… sans parler du deuxième claviériste inaudible tout simplement. Ça embraye sur « Tieduprightnow », c’est enfin parti ? Côté ambiance, c’est bouillant ! « Hideout » prend la suite avant l’enchaînement d’« EDM », une instrumentale et l’outro de « Transcendental »… bon. Puis, stupeur, pris par le temps et ses interminables instrumentales, Parcels n’a même pas la possibilité de mettre tout le monde d’accord sur « Somethinggreater » ! WTF ? Certainement l’une des rares fois de la tournée… Pas un mauvais concert bien entendu, mais un goût d’inachevé par rapport à leur potentiel… et surtout des choix clivants (même si respectables) côté setlist globale.

Lanig est resté sur The Slope pour voir The Last Internationale. Il raconte : « Sur la petite scène extérieure, les New-yorkais ont dégainé leur blues/ Indie rock pour ratatiner l'heureux public présent. Le guitariste Edgey Pires, guitar hero, balance ses riffs bien sentis avec un backing band bien en place. Mais surtout, surtout, Delila Paz, leur magnifique chanteuse, apporte à la fois une charismatique présence scénique et une spectaculaire puissance vocale à l'ensemble. On aurait vraiment vraiment aimé les voir sur la grande scène à la place de Turnstile (en remplacement des Greta Von Fleet), ils avaient la caisse pour ça… »

Exact Lanig, tout est dit. Non seulement ce Fucking Covid nous prive des Greta Von Fleet au dernier moment MAIS les programmateurs font le choix étonnant de pousser le groupe hardcore Turnstile sur la grande scène… avant Metallica ! Avec tout le respect pour ces jeunes américains, le groupe n’a pas une présence scénique, ni un niveau global digne de la Main Stage… malgré le courage et les tripes, il faut le reconnaître. Pas de débat, The Last Internationale et son blues-soul aurait clairement fait un putain de job.

The show must go on !

Après avoir volontairement lancé dans les enceintes « It's a Long Way to the Top (If You Wanna Rock 'n' Roll) » d’AC/DC, les lumières s’éteignent, les écrans s’allument et le traditionnel « The Ecstasy of Gold » de Moriconne démarre derrière les images du film « Le bon, la brute et le truand ». Le show est lancé tambour battant, « We are Metallica ! » lance James Hetfield avant d’entamer « Whiplash » et « Creeping Death ». Les californiens sont en grande grande forme à Werchter ce soir. Hetfield a le visage buriné par les années et le reste mais la puissance intacte. Dès le troisième titre, Metallica amorce l’immense riff d’« Enter Sandman » repris par 88 000 festivaliers. Le groupe a eu la bonne idée de mettre des micros au 4 coins de la scène et de l’avancée qui encercle le snake pit composés de fans tirés au sort. Du coup, Kirk, James et Robert avalent des m2 pour aller d’un bout à l’autre devant le public. Ça contribue grandement à la proximité qu’offrent les Mets. Le show grandiose se poursuit avec « Ride The Lightning », trash entrecoupé du solo progressif de Kirk Hammett. « No Leaf Clover », issue de l’album S&M, amène une ballade lumineuse et différente du reste du set. La prochaine salve est majoritairement composée d’une floppée d’extraits bien heavy du Black Album : « Wherever I May Roam », « Sad but True », « Nothing Else Matters », « For Whom the Bell Tolls ». Au milieu de cet enchainement, James s’amuse avec le public et les fait voter pour savoir s’ils veulent une chanson du très clivant St Anger. Sous un nouveau torrent visuel, Metallica entame l’offensive de « Dirty Widow », excellente au passage !, qui s’intègre parfaitement dans la setlist grandiose du soir. La scénographie est à la hauteur de l’événement, les écrans « 3D », les jeux de lasers, la pyrotechnie, tout est dans la démesure comme la musique de Metallica. Le public, parfois contemplatif – « You’re so quiet tonight » lance Hetfield - surtout extatique, contemple les Horsemen, ces 4 cavaliers de l’apocalypse, avec un respect impeccable. Puis le Werchter monte en puissance à mesure du show, après « Moth Into Flame », « Welcome Home (Sanitarium) », Metallica amorce le colosse du trash « Seek & Destroy » et son riff à la sulfateuse. Des images qui relatent l’histoire de Metallica passent en fond. Ce morceau de clôture est GIGANTESQUE ! Le public ne s’y trompe pas et reprend en chœur le titre phénoménal du tout premier album des californiens.

Le groupe se retire et revient sous les couleurs du drapeau belge pour une dernière salve entamée par « Damage Inc. » puis l’indémodable « One », nouveau témoignage de l’incroyable virtuosité des Mets. Pour clôturer définitivement le show, Metallica ressort l’arme fatale « Master Of Puppets »… avec son « Master, Master ! » repris par la vallée du Werchter !

Metallica termine en trombe et reste une bonne dizaine de minutes échanger avec le public, chacun des quatre membre prend le micro pour dire quelques mots. Ce soir les Californiens ont livré un show dantesque avec un plaisir et une générosité non dissimulée…

Jean

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