Last Train - 2017-04-24
La première grosse déflagration de Last Train est dans les bacs. Weathering, est un condensé de puissance, un concentré d’énergie et une belle chevauchée électrique. A cette occasion quelque jours après la sortie et au dernier soir de plusieurs dates en première partie de Placebo dans les Zénith de France, Tim, bassiste du groupe mulhousien, nous brosse le tableau… Rocklg : Comment ça va quelques semaines après la sortie de Weathering ? Tim : Ca va plutôt bien, content que l’album soit sorti et qu’on ait avancé. On continue de vivre la tournée. C’est juste marrant parce que maintenant, il y a certaines dates où les gens connaissent tous les morceaux et les paroles… Ça c’est cool !
Rocklg : Vous regardez ce que les critiques et les fans disent de votre album ? Tim : Oui on les regarde, on est de cette génération qui utilise beaucoup Internet. On check tous les jours les gens qui nous écrivent, les articles qui sortent… On est très intéressé par ça et on en prend compte.
Rocklg : Et pour le moment, vous êtes plutôt content des retours par rapport à tout le travail et l’émotion investis ? Tim : Oui car il n’y a pas de grosse déception ! Les gens ont l’air content de ce qu’on a pu faire. Bien sûr, il n’y a pas de gros buzz car on fait du rock. Mais pour l’instant les gens qui nous suivent nous soutiennent plus qu’avant encore et c’est excellent !
Rocklg : Vous aviez un premier EP sorti fin d’année dernière, mais vous aviez surtout une notoriété fondée à force de concerts. La sortie de votre 1er album vous rajoute-t-elle une pression supplémentaire ? Tim : Maintenant, on est un groupe à album ! C’est plutôt cool de passer le cap, pour autant on ne se rajoute pas de pression.
Rocklg : Quel était votre état d’esprit au moment d’entrer dans le studio ? Tim : Cet album a été enregistré sur deux ans. Les premiers titres comme « Fire » et « Cold Fever » ont été enregistrés en avril 2014 et le dernier « Between Wounds » en décembre 2016. L’enregistrement a été enregistré sur plusieurs périodes… du coup, on a eu plusieurs dynamiques pour exprimer ce que l’on avait envie. En 2 ans, on a fait 200 dates, on a beaucoup grandi et on a construit l’album là-dessus.
Rocklg : Fin 2014, vous fondez Cold Fame Records & Booking… La réflexion est partie d’où ? Tim : L’idée c’est qu’à l’époque on est un petit groupe alsacien. On essaye de faire quelques dates un peu partout mais personne ne s’intéresse à nous ! Ni pour un label ni pour un tourneur, car on est rien du tout. Donc on décide monter une tournée, une série de dates, de faire de la comm’, d’enregistrer des morceaux et de faire des clips… de là, on s’est rendu compte que c’était le taff d’un label et d’un tourneur. Du coup, on a monté un label. Et un boîte de tour. Et du coup après on a hébergé d’autres groupes et d’autres projets.
Rockl : Ça vous a peut-être collé moins de pression pour sortir l’album… au bon moment pour vous ? Tim : Bien-sûr, c’est indéniable ! Deux ans d’enregistrement, des jours et des jours de studio. Heureusement, on travaille avec quelqu’un qu’on connaît et qu’on apprécie beaucoup qui s’appelle Rémi Gettliffe qui a monté son studio. On a eu la chance de pouvoir prendre notre temps… c’était un projet commun sans aucune pression derrière ! On avait la décision finale de l’artistique. Et tout ça nous a permis de prendre notre temps, d’évoluer… ça nous a beaucoup aidé. Après, on a jamais été dans un autre label extérieur donc on ne sait pas comment ça se passe…
Rocklg : D’ailleurs l’an dernier, vous avez pas mal hésité à sortir un album ou un EP, au final, la décision de sortir un EP l’a emporté. C’était quoi l’idée de « sortir l’album au bon moment » comme vous l’avez parfois exprimé dans certaines interviews ? Tim : En fait, c’est le sortir quand on est prêt. Et là, on avait absolument besoin de le sortir, c’était presque un besoin physique. On y a travaillé pendant trop longtemps, il fallait le sortir ! Il est sorti en avril et au mois de mars on était vraiment à bout de nerfs… c’est un truc que tu sens physiquement.
Rocklg : On sait que la relation entre la presse et le rock en France est toujours assez délicat… notamment dans sa valorisation. Quel sentiment vous sentez à votre égard ? Tim : On n’est pas un groupe à buzz mais je pense qu’il y a un respect notamment car on essaye de s’inscrire dans le temps et sur la durée. On veut faire un paquet d’albums et monter progressivement. La presse s’intéresse à nous mais on ne va pas faire la une des Inrocks. Par contre, on entend parler de nous régulièrement, on est suivi par plusieurs médias que nous on apprécie. D’ailleurs je salue Oui FM ou Rolling Stone par exemple qui nous suivent et avec qui on a des supers relations…
Rocklg : Votre idée, c’est de toujours de rester indépendant avec votre label, même si aujourd’hui vous travaillez aussi avec Barclay, ou au contraire, vous souhaitez confier toute cette organisation à une maison de disque ? Tim : De toute façon, notre label va perdurer car il héberge aussi d’autres artistes, donc on a vocation à travailler dedans. Pour le moment, le projet n’est pas de changer car on est assez content de la formule qu’on a trouvée… Notre label d’un côté et une licence avec Barclay qui s’occupe de la promo, de la commercialisation et de la distribution. Nous on est incapable de faire ça ! Un petit label comme le nôtre, soit on fait appel à un distributeur soit à une major qui va faire cette distribution… Depuis le début, on a la main mise sur notre projet et tous les partenaires que l’on a eu, ça a toujours été une affaire de personne. Et avec Barclay, ça se passe comme ça aussi, avec du respect et la même vision du projet.
Rocklg : Vous tournez avec pas mal d’autres groupes comme Placebo par exemple ou d’autres pointures lors de festivals, ça vous donne envie de vous mesurer, de vous surpasser ? Tim : Oui ! Ça nous donne envie de nous surpasser. Tu vois, ce soir on est à Toulouse en première partie de Placebo et c’est la cinquième et dernière date avec eux. Les choses ont vraiment évolué avec le temps. Quand on a commencé, on devait connaître deux titres maximums de Placebo ! C’est un groupe qu’on avait un peu zappé dans notre éducation musicale… on devait être un peu trop jeune quand c’était très à la mode. Et la relation avec le projet Placebo a beaucoup évolué en une semaine. Je les ai vu live et j’ai kiffé puis j’ai écouté énormément les albums et c’est le dernier concert que l’on va voir ce soir et ça me rend triste parce que l’on prend claque sur claque. Je suis super content de faire cette tournée avec eux. Mais en effet, c’est un public qui n’est pas venu pour nous voir, donc il faut se surpasser. Tu sais quand on joue dans des Zénith comme ça, on n’a pas les moyens de faire plus fort que l’artiste principal ! Leur son est fait pour, le light show, les écrans…. Nous, on n’a pas l’habitude, on galère un peu niveau son. On fait comme on peut mais on a une demi-heure pour convaincre !
Rocklg : Et vous aimez ce challenge ? Tim : Oui c’est super, car rien n’est acquis et tout est à faire ! Ça, c’est cool !
Rocklg : Du coup, question importante : dans l’idéal, on vous souhaite quoi pour la suite ? Tim : Continuer sur cette lancée, à avoir notre public, ne pas les décevoir, de bosser avec des gens qu’on apprécie ! Poursuivre les concerts, encore plus, encore plus loin. Par exemple on repart en Asie cet été… Bref, on est tous ouverts et tous curieux de poursuivre…
Merci à Tim pour sa disponibilité et la fraîcheur de ses réponses. Long live rock n’ roll. Propos recueillis par Jean