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Jean-Louis Aubert - Le Chant des Possibles

Infos :

Disponible sur MyCanal – 1h40 – 2024, réalisé par Sophie Lesage

Chronique :

« C’est un fantasme d’être troubadour… je crois que c’est un peu ce que je suis »

C’est une excellente synthèse autoproclamée par Jean-Louis Aubert. Ce documentaire n’a peut-être pas vocation à nous apprendre des milliers de choses sur l’ex-Telephone, mais certainement à nous rappeler le musicien passionné et déterminé qu’il est. Il a la flamme, le mojo, il ne s’est pas accompli par hasard, il n’a pas surmonté la séparation de Telephone par hasard. Il a un amour de la vie et des autres, une légèreté inébranlable adossée à une exigence sans limite. Il a un recul sur la vie, à la fois perché mais les pieds sur terre… C’est quelque part un ambivalent, attachant et sincère.

Ce documentaire est très bien réalisé, bien documenté avec des témoignages d’Albin De La Simone, Philippe Starck, Patrick Bruel, Alain Souchon entre autres, et bien entendu Richard Kolinka et Louis Bertignac. Il joue à merveille sur la corde sensible… les larmes ne traînent jamais loin de nos yeux. Jean-Louis nous flanque la nostalgie parce qu’il incarne un autre monde, celui de l’enthousiasme et de l’hédonisme. Et pourtant, le type regarde devant. Toujours. T’as raison mon Jean-Louis, putain.

La première partie du documentaire, avec Telephone en toile de fond, est la plus saisissante car c’est une ode à la liberté, à la détermination, à la fraternité. Le rock & roll à l’état brut, importé en France par Telephone. Et surtout, ce documentaire nous rappelle qu’Aubert est un parolier magnifique, fin et visionnaire (« La Bombe Humaine », « Bleu, Blanc, Vert », …).

Mais le rock a aussi sa part d’ombre… et elle est ici un peu éludée. Aucun mot sur les tensions avec Corinne qui font clairement partie de l’histoire, pas plus que les drogues qui ont accompagné les musiciens dans des périodes sombres… pas grand-chose non plus sur l’amitié avec Michel Houellebecq, dont on ressent que la fascination va plus sur les textes que sur l’homme.

En voyant le documentaire sur Peter Doherty il y a quelque mois, les troubadours n’ont pas toujours la vie facile. Et c’eut été vraiment éclairant, à défaut d’être dégradant, d’ouvrir ces chapitres.

Jean

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