The Divine Comedy - La Carène - 30.10.2019
Date et lieu :
La Carène, Brest - 30 octobre 2019
Live report :
J’ai une relation spéciale avec The Divine Comedy. Avec Neil Hannon même, on peut dire. Nous sommes le 23 juillet 2004. Et l’un des plus grands drames de mon épopée live s’est produit quelques jours auparavant. David Bowie devait se produire au Festival des Vieilles Charrues pour la première et, malheureusement, la dernière fois.
Sa tournée est à l’époque triomphale, le Thin White Duke est dans une forme olympique. Mais quelques soucis de santé, dos, épaule et autres lui forcent à annuler cette date. Cette seule date ! La déception - foutue désillusion ! - est à la hauteur de son aura : infinie.
Pour enfoncer le clou, Texas vient à la rescousse des programmateurs. La tragédie n’a donc aucune limite, fuck. Seule lueur d’espoir, The Divine Comedy s’ajoute brillamment à la programmation. Une première rencontre dans des circonstances tragiques.
Ce mercredi soir, sur le port de Brest, le vent a presque cessé de souffler, la pluie a ravalé ses sanglots. C’est Man & The Echo qui ouvre la soirée avec sa pop 80’s acidulée et ses chevauchées dansantes. C’est carré, interprété au cordeau et suffisamment énergique pour bien lancer la soirée.
Première attraction du soir, c’est la couleur du costard de Neil Hannon. Sur cette tournée la collection est spectaculaire, décalée et complètement folle. Ce mercredi, c’est sobre mais ostentatoire comme il faut : orange pétant avec sa cravate orange. Pétante aussi. « Europop » lance le set, l’énergie est palpable, l’équilibre entre grâce et envolée musicale est parfaitement réglé. Neil est en voix, drôle et burlesque malgré une crève parfaitement bien calfeutrée. Le groupe est en osmose, indéniablement.
Soirée maso assurée, pour se changer les idées, Neil dépeint ce soir… la vie de bureau ! C’est le thème de son dernier album déroutant, moins orchestré et plus synthétique. Le show est comme divisé en actes. A l’aise dans l’interprétation de ce dernier album (« Infernal Machines », « Norman And Norma », « Office Politics » et la plutôt rare « Absolutely Obsolete », yeah ! »), le band revisite avec passion et une élégance caractéristique presque trente ans de carrière. Et c’est au moment où Neil décrète l’office party que le groupe brise intégralement la glace avec le public, jusqu’au brelan final et poignant « A Lady of a Certain Age », « Absent Friends » et « When the Working Day Is Done ». Pop grandiloquente dont seul The Divine Comedy a le secret.
Les deux rappels sont juste mémorables, en formation resserrée, presque charnelle. Neil au milieu, une guitare et des voix qui s’embrassent, en contre voix ou en canon pour interpréter « Songs Of Love » et l’indéfectible « Tonight We Fly ». D’une beauté rare. La maîtrise n’empêche donc pas l’âme.
Merci Neil, merci.
Jean
Setlist :
Retrouvez la setlist ici.