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St. Paul & The Broken Bones - Elysee Montmartre - 23.01.2017

Date et lieu :

Elysée Montmartre, Paris – 23 janvier 2017

Live report :

Parfois on prend des trajectoires, on suit sa route… on sort d’une bouche de métro, on découvre l’Elysée Montmartre. C’était pour la première fois en 2004 pour un concert de glam-métal (on était jeune…) dans l’ancienne salle mythique. 13 ans plus tard, j’y reviens, toujours avec celle qui partage ma vie, comme un symbole. Nichée dans le quartier Montmartre, sur bouillonnant boulevard Rochechouart, entre un vendeur de fripes et le Trianon, l’Elysée a rouvert ses portes depuis quelques mois après un incendie ravageur. La salle est somptueusement reconstituée : façades et moulures sont plus belles que jamais. A l’intérieur, l’élégance prime avec son marbre des marches jusqu’aux toilettes (pissotières en alu, grand luxe !). La salle reste sobre mais classieuse avec ses fantastiques structures métalliques quasi-Eiffelliennes.

Il est 21h, le (presque) révérend Paul Janeway entre en scène en costume rouge sur la doublette introductive de leur dernier album pour entamer son prêche. Le cortège musical des Broken Bones résonne puissamment derrière, batterie, basse, guitare, clavier et une section cuivre enflammée (trombone, saxo, trompette). St Paul & The Broken Bones a vaillamment gagné ses lettres de noblesse sur scène et c’est absolument louable. Aide toi, le ciel t’aidera, St Paul a tout pigé. Le groupe met donc tout sur la table, d’autant que Paul Janeway ne s’économise pas. Il porte la soul en lui, il s’époumone d’une musique qui vient du cœur, il s’éventre pour sortir ses tripes et sublimer sa voix démente qui galvanise le public. Derrière, bordel, ça sonne comme jamais, ça groove méchamment baby, de quoi réveiller Otis Redding du fond de son caveau. Durant une bonne heure et demi, les alabamiens vont balayer Donald et son vote faisandé pour nous servir l’utopique rêve américain en paquet cadeau : cette messe gospel (« All I Ever Wonder »), ce rock organique (« Like A Mighty River »), ces ballades sudistes (« I’ll Be Your Woman »), cette vibration unique (« Broken Bones & Pocket Change »). A ce moment-là, ça fait plus d’une heure qu’on se remue les miches et que l’ivresse de la soul nous fait danser avec les loups. J’en ai les cannes qui swinguent et les semelles qui brûlent. Yeah, balance-nous « Call Me » et mets-nous un gros jam St Paul, tes musiciens sont redoutables. Boom ! Dans le buffet, la messe a du bon. J’écoute religieusement chaque gimmick de gratte, chaque descente de clavier et cette rythmique d’enfer !

Sur les genoux avec un sourire aussi large que possible, on redescend les grandes marches avant de s’engouffrer dans la nuit glaciale de Panam, le Sacré-Cœur en toile de fond. La soirée fût belle, bien belle.

Jean

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