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Moby, Yodelice, Skip The Use, ... - Fête Du Bruit

Crédit photo :

© Jean Jean

Date et lieu :

Esplanade de la Petite-Palud, Landerneau - 14 août 2011

Compte rendu :

La Bretagne est la première terre de festivals de France. Il en pousse comme du maïs en été. La Fête du Bruit de Landerneau est l’une des jeunes pousses avec trois éditions au compteur mais accueille déjà 28 000 spectateurs cette année. Qui dit mieux ?

Les organisateurs avaient frappé fort cette année, transformer la Fête Du Bruit en bordel organisé : The Hives, l’autoproclamé meilleur groupe du monde allait dynamiter l’Esplanade de la Petite-Palud le dimanche trois ans après leur live dément aux Vieilles Charrues. Et forcément, Rocklegends était là pour couvrir l’événement… qui n’aura pas lieu. Howlin’ Pelle, chanteur des excentriques Suédois a chuté gravement la veille au soir en Suisse. Bloody hell ! Qu’à cela ne tienne, la programmation équilibrée et judicieuse allait pourtant faire passer aux festivaliers une excellente journée ! Et chaque artiste allait jouer le jeu en rallongeant le set pour combler le manque.

Arrivée sous le soleil, la chaleur même, sur une pelouse nickel après une journée pourtant pluvieuse le samedi à priori. C’est Steve Amber Formation qui ouvre le bal. Au début, on suit de loin avec une bière à la main… puis un ou deux solos qui claquent façon Frusciante, une rythmique funky, ça tire l’oreille ! Le groupe semble avoir d’excellentes références et un bon niveau musical. A revoir dans un avenir proche…

Premier moment fort de la journée, les Lillois de Skip The Use s’apprêtent à investir la scène. Le groupe effectue lui-même les derniers réglages des instruments et le public devient déjà sévèrement chaud. La réputation scénique du groupe commence à faire sérieusement écho dans nos contrées et malgré l’heure du goûter et le cagnard qui martèle nos crânes de pauvres mortels, le set des Lillois va littéralement atomiser le centre ville de Landerneau. Pris en traître, le public assis dans l’herbe à rêvasser comme des larves au soleil va prendre un coup de Taser dès l’entame. Matt Bastard vient à point nommé sur l’énorme « People In The Shadow » du futur deuxième album, futal rouge et t-shirt moulant, provocateur à souhait avec un humour ravageur. « Comme on n'est pas des gros enculés, on a ramené le soleil du Pas-De-Calais »… Le ton est donné. Musicalement, le groupe envoie le bois, mixant en shaker pop, rock, funk, électro et punk. Du rock dansant m’avouera le groupe lors de l’interview qui suivra… Ca groove baby, Michel balance derrière sa Fender, Max martèle comme un sourd derrière les fûts, les lignes de basse bondissent comme des sauterelles. Au milieu du set, Matt déclare ouvert le quart d’heure romantique, avec « She’s My Lady » et « Cup Of Coffee » avant de finir « comme des connards » (sic !) délivrant du punk abrasif « Don’t Wanna Be A Star », du dance rock sulfureux « Give Me » ou encore la reprise fédératrice de Blur « Song 2 ». It’s only rock n’ roll, salut les mecs !

La conférence de presse et l’interview vraiment sympathique des Skip The Use me feront manquer les trois quarts de Lilly Wood And The Prick. Mais les quelques morceaux entendus sur la fin m’ont laissé comme une impression mitigée de déjà vu…

Un mois après l’avoir vu pour la première fois en live à Arras, Yodelice monte sur scène. Je shoote quelques photos du groupe dans la fosse des photographes lors du premier morceau, l’inévitable « Breathe In ». Globalement, le groupe de Maxim Nucci me laisse le même sentiment qu’à Arras, un univers enchanteur proche de Burton (avec sa veste façon Beetlejuice et sa guitare à deux yeux), un style original avec quelques solides compositions (« My Blood Is Burning », « Wake Me Up », « Lady In Black ») et une réelle envie de découvrir Yodelice en salle. Je m’absente une petite demi heure pour la conférence de presse de Moby avant un retour sur l’excellent final Moriconien de « White Page » et ses chœurs dans le public.

En l’absence des Hives, Moby aura la lourde tâche d’assumer seul le statut de tête d’affiche, lui qui vient de sortir son énième disque, le troisième en moins de quatre ans ! Boulimique le gars. Egalement présent au Main Square Festival 2011 en clôture après Arcade Fire, le New Yorkais avait assuré le show mais sans me convaincre. Et quand, lors de la conférence de presse, Moby me confirme qu’il est plus un artiste de studio que de scène, je le crois volontiers. Je shoote également les premières chansons au pied de l’artiste avec autant de plaisir que d’interrogations… Pourquoi joue-t-il sur une SG – mythique guitare au son si gras et si puissant – alors qu’on entend à peine le son noyé dans les basses et les vagues électros ? Pourquoi lance-t-il quelques voix off masculines alors qu’il chante sur d’autres titres ? Pourquoi son propre jeu de scène est-il aussi répétitif ? Peut-être que le style veut ça… Mais qu’importent mes élucubrations un brin destroy, le néo-Californien assure le show à coups de best of de sa carrière longue d’une vingtaine d’années, en passant notamment par le populaire Play naturellement, et l’ambiance est définitivement bien là. Et ce soir, c’est bien le principal pour les festivaliers.

Journée marathon et bien remplie, pas le courage ce soir d’attendre Flogging Molly. Mais clairement, ce dimanche fût assez sensationnel. Dans les rues de Landerneau que je sillonnais pour regagner mon fidèle destrier à quatre roues, il planait dans le ciel comme une atmosphère de quiétude et de bonne humeur…

Jean Jean

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