Matmatah - Avel Vor 17.11.2007
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Doudou
Sammy agrippé à sa Gibson ES, à l'Avel Vor.
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C'est dans une ambiance un peu particulière que j'aborde ce concert à l'Avel Vor, une salle plutôt sympa et bien foutue, à Plougastel, à côté de Brest. Quelques jours plus tôt Matmatah venait de passer un communiqué de presse sur son site, pour annoncer sa séparation dès l'an prochain, juste après la période des festivals. Alors ce soir, ce sera peut-être l'un des derniers pour moi... ou le dernier.
_Blueberries... définitivement blues!_
Groupe Brestois formé en 2006, les Blueberries jouent du rythm n' blues très vintage. Directement issue des 60's, leur musique est un melting pot de différentes influences, passant des Doors aux Stooges (quelques riffs bien incisifs) et autres groupes garages de cette décennie. Musicalement, le groupe tient bien la route, Thomas Hayward, le chanteur a de la voix (manque un peu d'un petit grain defolie en plus...), et leur compos sont classiques, mais efficaces tout comme leur set, dans sa globalité.
_Taillés dans le Rock..._
Plaira ou plaira pas à son public très hétéroclite mais ce soir, Matmatah est monté sur scène avec une set list très structurée et résolument rock.
Un démarrage très anglo saxon avec « Now We Have A Pen » et « She Has A Hold On Me » (si mes souvenirs sont bons...), suivis d'un enchaînement alternant singles incontournables (« Lambé An Dro », « Emma », « Derrière Ton Dos », « Au Conditionnel »...) et titres rock à souhait, avec l'excellent retour de la grisante « Petite Mort » (certainement le meilleur morceau de Rebelote), un instant magique, planant ou autre « Festin de Bianca » (et son riff définitivement Zeppelinien) avec Vince à la troisième guitare. Un son poussé jusqu'à saturation, un public chaud comme la braise, survolté et un groupe assez souriant et décontracté... Sholl est, une nouvelle fois, dans une forme éblouissante, techniquement irréprochable, il donne un rythme incroyable au set de ce soir. Sammy ne quitte pas sa Gibson ES et nous gratifie de soli accrocheurs et tranchants.
Au bout d'une heure (seulement...), le groupe tire sa révérance sur la fin de « Now We Have A Pen » (déjà présente en intro), pour un retour version acoustique. Tout le monde assis sur une chaise, les guitares folk sont chaussées avant d'entamer une superbe version d' « Alzheimer » puis « La Cerise » et pour finir une excellente reprise de « Video Killed The Radio Star », bien différente de l'originale (et c'est tant mieux !). Force est de constater que la complémentarité des voix de Stan, Sammy et Eric, apporte toujours son lot d'émotions fortes et cette conotation « Beatlesienne » si chère dans leurs influences.
Retour des guitares électriques, pour un dernier tour de piste avec notamment en guise de sprint final, « Pony The Pra », un blues trashy du dernier opus (sur des paroles ajustées de Jack Kerouac), le cover de « Heroïn » du Velvet toujours bien maîtrisé et une sublime version de « Crépuscule Dandy » qui donne un dernier coup de grâce au public venu bourrer l'Avel Vor comme un oeuf...
Comme il l'indique dans son communiqué de presse, Matmatah est certes sur la fin... mais sûrement pas sur le déclin.
Jean Jean