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Little Barrie - Cabaret Vauban - 10.09.2015

Crédit photo :

© Erwan

Date et lieu :

Cabaret Vauban, Brest – 10 septembre 2015

Live report :

L’asso Rockinprod a eu l’idée lumineuse de ramener le rock à ses fondamentaux pour cette rentrée. Trois groupes, opulence de guitares, foisonnement de batterie et profusion de basses pour une soirée high voltage, version garage.

Mais attention, ce soir, il y a de la pointure. Wicked ouvre le bal, les excellents Red Goes Black prennent la suite avant l’apothéose de Little Barrie pour l’une de ses deux dates françaises (la veille au Point Ephémère à Paris). Tout ça pour 10 balles…

Il fait beau et chaud en ce jeudi à Brest, tout le monde est détendu, godet à la main et sourire aux lèvres. Ce qui, en ce moment, n’est pas négligeable… Ceux qui sont restés chez eux n’ont même pas l’excuse du crachin. Sûrement qu’ils attendent les dates archi-complètes de Louane… Monde à l’envers. Ceux qui ont du goût (bordel, on n’est même pas 150 !) sont là ce soir.

On est un poil tard pour juger de la performance de Wicked mais à première vue, le trio sonne bien et la Strato crache un peu ses tripes. Les Red Goes Black, eux, ont une notoriété montante. Sorte de Black Keys locaux, sudistes aussi (Douarnenez quoi…), les gaziers ont déjà de la boutanche et jouent au carré comme des pros, feeling en plus. Et, chose importante, ils ont de vrais bons morceaux (« Wrong Way Driver » !), bien ficelés comme le gigot à Mémé. Décidément, les Red Goes Black sont la bonne pioche du coin.

Débarqué à l’arrache dans un van bariolé, deux heures avant le concert, le temps de décharger le matos et de se refaire la cerise, Barrie Cadogan et son power trio virtuose montent sur scène et rappellent quelques fondamentaux. Le rock est anglais, le rock est tranchant, c’est la vibration assurée, la liberté, le côté obscure, l’ivresse de se sentir bestial, animal… Le rock c’est la soul haute-tension de « Sworn In », c’est le riff dévastateur de « Pauline », c’est le psychédélisme dissident de « Bonneville ». Impressionnant de maîtrise technique, le trinôme joue dans l’urgence, sur la tangente mais jamais essoufflé. On l’a déjà dit, Barrie Cadogan est considéré comme l’un des meilleurs guitaristes anglais actuels. Paul Weller, Primal Scream ou encore Morrissey ont loué ses services. Son jeu, sans médiator, ne sombre jamais dans la facilité et les pédalent fusent. Ce concert confirme également que Shadow leur quatrième album est vraiment bon, sans fioriture, et transcendé sur scène. Une heure et demie d’un rock franc du collier qui régénère. Ca, c’est bon.

Jean Jean

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