Lenny Kravitz - La Cigale - 05.03.2008

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Photo par Andréa

Lenny à la fin de « Are You Gonna Go My Way »

Date et lieu :

La Cigale, Paris - 05 mars 2008

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It's Time For A Love Revolution n'avait pas encore pointé le bout de son digipak dans les bacs que Lenny Kravitz annonçait une première série de dates, américaines et européennes, pour une sorte de pré tournée de son Love Revolution Tour . Bien sûr que la France n'était pas épargnée. Surprise totale quand l'information est lancée, le New Yorkais se produira, pour un concert semi privé à La Cigale ... avant de repasser en juillet par le Zénith de Paris.

Avec, à la louche, moins de 1 500 places dans la salle, et à peine quelques centaines de billets mis à la vente via un seul et unique site Internet, la partie allait être serrée. Le 31 janvier à 10h, ouverture de la billetterie. Mon bureau est fermé, mon téléphone décroché... pas l'ombre d'un doute, deux de ces billets seront pour moi... même si je dois y laisser ma peau (c'est mon côté un peu excessif, en effet...). Une heure plus tard et à peu près 357 clics sur tous les boutons de ce maudit site et le Saint Grall est mien ! Le concert est alors complet. Prévu initialement le 17 février, Lenny repoussera au dernier moment pour des raisons de santé.

Mercredi 5 mars, nous sommes au rendez-vous, pour la première fois, à La Cigale. Entrée sereine, on se faufile à travers les fans... et les bobos (!). Sans aucune difficulté, nous nous plaçons à quelques mètres de la scène, dans la fausse. Les roadies préparent déjà la collection de Gibson , les cuivres, les claviers (le Rhodes !). A ce moment là, ce sont plus de 15 ans d'attente, de frissons voire d'angoisse, qui remontent.

A 20h40 quasi pétante, les musiciens, Craig Ross en tête, prennent d'assaut la petite scène. Lenny suit, enfourche la Les Paul et balance le premier riff de « Bring It On » (du dernier album). L'accueil est incroyable... je suis scotché par le mec. Ce soir, ça va sonner rock n' roll. Ce morceau, pourtant loin d'être le meilleur du dernier album, sonne fort et carré, mais c'est la batterie qui casse la baraque sur la fin. Lenny est bien là, fort en voix, flanqué d'une petite veste en cuir, d'un jean slim et de ses éternelles lunettes de soleil. L'enchaînement rapide sur « Dig In » est presque insignifiant tant le concert prend son envol extraordinaire sur l'intro mythique de « Always On The Run ». La salle exulte, la foule dégueule de hurlements et d'émotion... le solo de Ross est impitoyable. Ce n'est encore que le début et pourtant ce public, si souvent morne dans la capitale, répond fièrement à Lenny qui bouge d'un côté à l'autre de la scène pour déchaîner les passions. « Mr Cab Driver » confirme définitivement la conquête du public... magnifique version, un must, un incontournable ! Lenny en profite pour introduire son band. « Lady », extrait de Baptism, enfonce le clou, rock n' roll à souhait, avec une belle montée en puissance.

Après ce démarrage en trombes, Lenny ressort des cartons « What The Fuck Are We Saying » (devenu rare en live) et garde le cap des ballades avec « Again » et une sublimissime version acoustique de « Stillness Of Heart ». Dans le noir, sous le feu de quelques projecteurs et simplement accompagné de Craig Ross, les deux compaires, munis d'une guitare, finissent par être soutenus par les choeurs du public... insolite et frissonnant ! Le volet ballade se referme sur une version dantesque du nouveau single « I'll Be Waiting ». Lenny, derrière son piano, introduit et entonne d'une voix légèrement rauque et suave « He broke your heart, he took your soul, you're hurt inside, ‘cause there's a hole... »... La fin du titre nous donne le droit à un fabuleux solo, façon Jimmy Page, du génial Craig Ross. Entre 5 et 10 minutes d'une tension émotionnelle presque insoutenable, d'une intensité lunaire.

Sans temps mort, le groupe lance un « Where Are We Running » survolté. La dernière ligne droite du concert va être fatale et absolument dantesque ! Un peu sceptique sur ce titre au départ, il fut l'une des autres grosses claques de la soirée, avec un nouveau mémorable solo de Craig et un acharnement impitoyable de Franklin Vanderbilt sur ces fûts. L'intro de « Fly Away » résonne dans la salle, le public, toujours en transe hurle le refrain jusqu'à la mort. En plein milieu, Lenny pose la guitare et se lance dans une danse improvisée sur un jam, Rhodes, basse et accords funky wah wah en fond. Lenny fait chanter son public « I wan't to get away, I want to fly away, yeah yeah yeah »... putain quel pied! A ce moment-là, on peut mourir tranquille, plus rien ne peut arriver. Mais c'était sans compter sur le grand final de « Let Love Rule »... soul funk, rock, blues, ce titre est une ode à la joie. Lenny appelle les cuivres, les solos instrumentaux s'enchaînent et l'artiste prend tout le monde par surprise en enfourchant d'abord la basse de Tony Breit pour un moment de folie, juste avant de se déchaîner sur la batterie durant plusieurs minutes ! Parti dans son trip, le groupe enchaîne sur un blues très jazzy qui est, en fait, une version remaniée de « It's Time For A Love Revolution »... Lenny chante et demande au public de monter sur scène. Un capharnaum géant pour un final en trombe. Tout le monde se retire l'espace de quelques minutes... mais l'auditoire est en ébullition et mon palpitant est à deux doigts de faire exploser ma poitrine...

Premier et dernier morceau de rappel, « Are You Gonna Go My Way » finit par faire littéralement exploser la salle. Lenny lance un « Jump ! » à tout son public qui, sautant dans tous les sens, fait trembler le sol de La Cigale jonché de sueur, de larmes et de souvenirs impérissables. Ce soir, Lenny a été généreux, grandiose et ses musiciens à la hauteur de son immense talent. AN-THO-LO-GIQUE ! (what else... ?).

PS : merci Doudou pour ce moment unique... Pipo never stop dreaming, le prochain coup c'est pour toi !

Jean Jean

Setlist :

1. Bring It On

2. Dig In

3. Always On The Run

4. Mr. Cab Driver

5. Lady

6. What The Fuck Are We Saying?

7. Again

8. Stillness Of Heart

9. I'll Be Waiting

10. Where Are We Runnin'

11. Fly Away

12. Let Love Rule

13. Love Revolution

Rappel :

14. Are You Gonna Go My Way

Musiciens :

Lenny Kravitz (guitare, basse, batterie, piano, chant) - Craig Ross (guitare, claviers) - Tony Breit (basse) - George Laks (claviers) - Ron Haynes (trompette) - Franklin Vanderbilt (batterie) - Karl Denson (saxophone) - Harold Todd (saxophone)

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