Hugh Coltman - Cabaret Vauban - 17.04.2013
Date et lieu :
Cabaret Vauban – 17 avril 2013
Live report :
Déjà, c’était une chance de taper le bout d’gras autour d’une bière dans les vieux canapés des loges tout sauf aseptisées du Vauban. Mais comme un bonheur ne vient jamais seul, le concert donné par Hugh Coltman restera comme un moment d'incroyable quiétude.
Ce soir, la setlist donne la part belle à Zero Killed, son deuxième album. Parfois seul sur scène, Hugh Coltman égrène ses petites histoires intimistes, régale de sa voix et de sa technique de chant hors norme… le genre de chansons que tu écoutes religieusement comme un cureton à la messe et dont tu bois les paroles comme un vieil Aberlour. Tout est affiné dans son univers y compris son humour prodigieusement simple et terriblement efficace. Ce soir, guitare ou ukulélé à la main, le Vauban est son jardin et on est bien tintin, entouré de d’inconnus heureux – et ça manque en ce moment. Perchée sur son escalier, ma petite femme me glisse à l’oreille « j’ai l’impression d’être dans mon salon », ce qui est tout sauf anecdotique…
Mais Hugh a aussi un sens réel du groove et de la pop. Un mélange subtile et captivant d’envolées électriques et de mélodies vivifiantes (« Isolation », « Could You Be Trusted »). Formidablement accompagné par Raphaël Séguinier à la batterie et Nicolas Liesnard, multi instrumentiste moustachu (claviers, basse, guitare), sorte de power trio uni qui donne sensiblement du corps et une énergie aux morceaux plus épurés et tranchants en live que sur disque.
Lui qui m’a avoué avoir gardé un superbe souvenir de son dernier passage ici ne sera pas déçu par cette nouvelle escale brestoise. Lorsqu’il revient seul pour un ultime rappel sur « Sixteen », le parterre est définitivement sous le charme et même les habituels braillards, indécrottables du comptoir, auront mis un sacré frein à leur clapet, c’est dire. « Ce genre de soirée me redonne la foi » glisse-t-il délicatement avec son habituelle humilité.
Chapeau bas, Mister Hugh, merci pour l’émotion et en route pour la joie.
Jean Jean