Future Islands - Epicerie Moderne - 17.11.2017
Date et lieu :
L’Epicerie Moderne, Feyzin – 17 novembre 2017
Live report :
Un énorme bal disco-destroy ? Le groupe emmené brillamment par Sam T Herring a soulevé une Epicerie Moderne pleine à craquer.
Chauffé par le psychédélisme décalé empreint de jams faramineux du groupe ZACK MEXICO, le public attend de pied ferme le phénomène. Car Sam T Herring est un épique-phénomène, une véritable bête de scène comme on n’en sort plus tous les jours. En quelques minutes il explose d’un grand coup de latte fatal la plupart des frontmen statiques de notre ère contemporaine. Il est habité, imprégné de son rôle, complètement possédé par des forces obscures et incontrôlables.
L’écorce est pourtant tellement banale… Chemise ample rentrée dans le futal, chaussures d’employé de la CPAM, légèrement dégarni, le poil rebelle. Bref, on est loin du sex appeal de Mick Jagger. Mais, tout est là : le regard carnassier, l’énergie brute et opulente, il transcende les tubes hymnesques et autres hymnes tubesques (« A Dream Of You And Me », « The Chase », « Ran »…) de cette new wave rafraîchie, mi-disco, mi-indie. Il harangue la foule, enfile et désenfile son masque de braillard pour en utiliser la voix, il se frappe le cœur et s’inflige quelques gifles. Ses danses bizarroïdes pour le commun des mortels (sorte de vieux concours du danseur le plus ridicule en fin de soirée de boîte à deux balles, je parle en connaissance de cause…) sont absolument hypnotiques et rendent dingues. Je confirme. Ce vendredi soir, j’ai lâché les chevaux une nouvelle fois, j’ai dandiné mon bien séant, sauté jusqu’au plafond et beuglé la plupart de ses refrains dans un yaourt imbitable. Mais les Future Islands ont imposé un tel rythme frénétique à coups de basse véloce, de batterie hystérique et de claviers massifs qu’il était impossible de ne pas succomber. Reconnaissant, Samuel T Herring a largement remercié le public pour la chance qui lui est offert de se produire chaque jour. Après « Season (Waiting On You) », il lâche même quelques larmes avant de les sécher et de repartir arpenter les quatre coins de la scène sur « Tin Man » et « Spirit ».
Exceptionnellement ce soir, devant un parterre déchaîné, le groupe en rajoute une petite dernière pour la route (hors setlist). Stupéfait, le public reste dans la salle le temps de retomber sur terre. Et Herring quitte la scène, trempé jusqu’à l’os, avec ses acolytes paradoxalement statiques mais heureux. Hors norme.
Jean