Feu ! Chatterton - La Carene - 19.02.2016
Crédit photo :
© La Carène
Date et lieu :
La Carène, Brest – 19 février 2016
Live report :
Tout réussi à Feu ! Chatterton depuis une grosse année. Une belle réputation, un album aux critiques dithyrambiques, une tournée bourrée comme un supporter anglais et un paquet de shows télé. Bref, l’ascension de rêve, maîtrisée et méritée.
Sur scène, les franciliens affichent le supplément d’âme nécessaire, transcendant leurs chansons solides et affichant une énorme qualité musicale aidée par une osmose hors norme des musiciens. Ce soir Feu ! Chatterton n’est pas venu assurer le service minimum, loin de là.
L’entrée en matière est assez tonitruante sur le riff plaqué d’« Ophélie ». La voix d’Arthur puissante et singulière envahit La Carène. Aussi théâtral qu’on pouvait l’attendre, le chanteur a échafaudé une histoire, une sorte de voyage en fil conducteur qui porte le public au gré de leurs chansons. Les bretons, grands voyageurs devant l’éternel, se laissent facilement embarquer. Le temps de gréer la grand-voile et de se mettre au taquet, les brestois montent à bord. Quelle baffe, le groupe navigue entre chansons à texte poignantes et rock chaloupé de haut vol servies par des textes cousus mains sur un écrin musical chiadé par deux guitaristes hors pair, un bassiste dégourdi et un batteur sensationnel. Sous un torrent de guitares, « Côte Concorde » et « Bic Medium » hypnotisent, « La Mort Dans La Pinède » envoie tout valser et « Boeing » lâche le groove parfait, concluant sur un disco funk totalement libéré. Les strates mélodiques, les nappes de guitares et la rythmique-batterie ultra alambiquée témoignent d’un travail acharné sur des compos peaufinées aux petits oignons. Et sur scène, l’obsession du son parfait et de la démonstration pertinente se ressentent largement. La clé du groupe, qu’elle fascine ou énerve, c’est cette voix originale mais surtout sa diction habitée et cette énergie débordante. A Brest, des parisiens ont forcé le respect, amplement mérité. Ça n’était pas une mince affaire…
Jean