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Foo Fighters, Michael Kiwanuka, IDLES, The Breeders... - Rock Werchter - 07.07.2024

Crédit photo :

© Jean : Foo Fighters

Date et lieu :

Rock Werchter Festival – 07 juillet 2024

Live report :

Le début de cette journée ensoleillée commence avec le post-punk des Belges de Whispering Sons sous The Barn. Si la voix de Fenne Kuppens est clairement un mystère, grave, caverneuse et très masculine, musicalement, cela ne me touche pas.

The Breeders : l’ombre de Kim Deal brille encore

Nous rejoignons la grande scène pour les vétéranes des Breeders. Kim Deal est une sommité du rock, l’ex-bassiste des Pixies a toujours un certain magnétisme mais le reste du groupe semble un peu passif… voire poussif. Kim est à la guitare folk, choix étonnant, et sa frangine Kelley ne fait pas une très grosse impression à la guitare. Les Breeders essaiment leur rock alternatif sans fard, quasi dans le plus simple appareil. Forcément, tout le monde braille lorsque la ligne de basse de « Canonball » fracasse la plaine. Titre mythique ! Et, en guise de final, Kim prend la basse pour jouer « Gigantic », morceau des Pixies co-écrit avec Black Francis. Heureusement, l'ombre de Kim Deal brille encore...

IDLES : scène sous haute tension !

IDLES s’empare maintenant de la grande scène. La réputation scénique du groupe est immense, et son dernier album est l’un des plus intéressants de cette année 2024. Les Anglais entament pied au plancher avec « Colossus » suivi de l’énorme « Gift Horse ». La présence scénique de Joe Talbot est clairement béton et Mark Bowen, en robe façon Petite Maison Dans La Prairie, fait grave le show. IDLES est moderne et agglomère l’énergie punk avec des beats électros (« POP POP POP »), dévale la pente des riffs sombres et bruitistes (« Mother », « Gratitude ») jusqu’au monstrueux hit « Dancer » et son refrain à contre-courant. Il ne manque que « Crawl ! » dans la setlist pour broyer littéralement le public ! Mais, d’excellente humeur, Talbot lance une reprise a capella de… Mariah Carey, « All I Want For Christmas Is You » en chœurs avant de casser la plaine de Werchter sur « Rottweiler » ! Il aura parfois juste manqué la nuance que sait maintenant apporter IDLES à sa musique (« A Gospel », « Roy ») pour parfaire le tableau de ce concert totalement électrisant.

Nous regardons de loin Pretenders et l’éternelle Chrissie Hynde au chant et à la guitare. Cette musique est datée, d’une autre époque, et ne passe pas si facilement l’épreuve du temps, mais Hynde impressionne encore du haut de ses 73 ans, avec une énergie et une conviction absolument intactes. Le rock coule dans ses veines et l’on sent que rien ne l’arrêtera. Niché discrètement sur le côté, Dave Grohl est venu glisser une oreille attentive…

Michael Kiwanuka : apothéose soul !

C’est surtout l’heure d’aller prendre la deuxième baigne de la journée avec Michael Kiwanuka qui va livrer un show bien dense d’une quinzaine de titres. Configuration originale, il dispose de 2 batteurs qui, soit jouent à tour de rôle, soit jouent ensemble. La setlist est dingue et le set groove à mort, traversé par cette soul contemporaine chaude. Parmi les instants de grâce, le solo vocal d’une de ses choristes sur « Rule The World », le funk endiablé de « Hero » (le batteur est en feu !), la version floydienne de « Final Days » et les chœurs vertigineux de « Solid Ground ». Bien entendu, l’éternel duo final « Cold Little Heart » et « Love & Hate » avec son solo de guitare complètement décomplexé parachève un set d’une grande classe ! Comme toujours.

Foo Fighters : moisson d’étoiles…

Nous arrivons durant la fin de Royal Blood, il est temps d’aller se placer en face de la main stage pour le concert des Foo Fighters, prévu pour durer 2h30 ! Le parterre est dense, hors de question de quitter la plaine avant d’avoir vu Dave Grohl et son band. Dans la peau d’un mélomaniaphile ou d’un concertophile, appelez-le comme vous voulez, c’est l’une des dernières grosses têtes d’affiche que je n’ai pas encore accrochées à mon tableau de chasse… La moisson va être belle.

Les Foo Fighters vont livrer un set toute en énergie mais aussi en subtilité. Dave Grohl lance d’entrée « Are you fucking ready ? » et entame « All My Life » avec un son panoramique et massif. Dave maîtrise parfaitement la scène et la communication empathique avec le public. A plusieurs reprises il se lance dans des échanges drôles et touchants, justement dosés ! Durant l’excellente version de « The Pretender », le public chante a capella « but who are you… », Dave s’arrête de jouer et lance « It’s my fuckin’ song, it’s my fuckin’ life, do you want to sing with me ? » et le titre reprend pour finir en trombe ! Un concert des Foo Fighters c’est comme une nuit des étoiles filantes, les hits pleuvent par dizaines dans le ciel de Werchter. « Hero » retravaillé en balade, « Time Like These », « Learn To Fly », « The Days »… Il dédie « Aurora » au regretté Taylor Hawkins. C’est Josh Freeze, absolument monumental, qui le remplace désormais à la batterie. En intro de « Best Of You », il évoque Royal Blood, « Because they fuckin’ smell good ! ». Puis Dave chausse la Gibson double manche (deux manches de 6 cordes, étonnant !) pour entonner « The Teacher ». Ce très bel hommage prog à sa mère dénote de la setlist et montre un autre versant du groupe de Seattle. Comme très souvent, c’est « Everlong » et son gros riff qui clôture le set merveilleux du deuxième groupe mythique de Dave Grohl. Respect infini.

Jean

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