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The Last Dinner Party, Arlo Parks, Benjamin Clémentine, Psychedelic Porn Crumpets... - Rock Werchter - 06.07.2024

Crédit photo :

© Jean : The Last Dinner Party

Date et lieu :

Rock Werchter Festival – 06 juillet 2024

Live report :

Sur le papier, ce troisième jour est moins copieux, il faut dire que le jeudi et le vendredi étaient déments. Pour autant, ça sera la journée des bonnes surprises !

The Last Dinner Party : théâtre des émotions !

Démarrage en trombe par l’un des concerts que nous attendions le plus ce week-end : The Last Dinner Party. Les Londoniennes viennent trimballer leur pop théâtrale et un brin grandiloquent avec une sincérité et un aplomb remarquables. « Burn Alive » introduit le set, avec cette musique très personnelle, très singulière et un son réglé aux petits oignons. C’est immédiatement très fort en émotions. Embarqué dans le tourbillon d’une vaste tournée, les jeunes Anglaises affichent toujours un sourire et un plaisir indécrochables. La setlist revisite forcément leur premier et unique album – l’un des plus beaux de cette année - avec beaucoup de délicatesse et un jeu très enchanteur sur les chœurs et les voix. Abigail Morris tient parfaitement son rang de frontwoman avec malice, sexappeal et un joli brin de charisme. Vocalement, elle est irréprochable. Le groupe pose des ambiances entre glam, alternatif, pop et un feeling punk malgré une image parfaitement maîtrisée. Les superlatifs ne manquent pas, et aucune hypertrophie dans nos lignes. C’est juste le reflet d’un concert merveilleux.

The Kooks : pop en surcuisson…

Elles laissent place, un peu plus loin sur la grande scène aux presque vieilles gloires, The Kooks. Leur premier album, sorti il y a quasi 20 ans était frais et flanqué de bonnes compositions, le deuxième lui a emboîté le pas et la suite est partie en sucette, comme une vieille rengaine. Sur la grande scène Luke Pritchard s’affaire à chanter juste et à communier avec le public avec un large sourire sincère. Les hits finalement un peu désuets, voire datés, s’enchaînent (« Ooh La », « Seaside », « See The World », « Junk Of The Heart (Happy) »…) sans trop d’âme ni charisme. Du charisme bordel ! C’est plat, même la bonne vieille machine à nostalgie ne prend pas sur nos vieilles carcasses. On s’arrache !

Psychedelic Porn Crumpets : tourbillon Australien et psychédélisme électrique !

Oui, on s’arrache prendre la fraîcheur des Psychedelic Porn Crumpets sur la petite scène extérieure The Slope. Les Australiens font penser à leurs compatriotes King Gizzard & The Lizard Wizard sous amphétamines ! Morceaux complexes, qui fricotent avec le prog rock et le psychédélisme bien sûr, les Australiens portent aussi le grunge en bandoulière. Ces mecs taquinent grave et envoient le bois, les copeaux et le tronc. Pied au plancher du début à la fin mais avec un vrai sens de la musique. LA découverte du jour !

Arlo Parks : de la douceur à l'éclat…

Next. Arlo Parks. On avance un peu fébrile. Son premier album était touchant, moderne, plein de singularité. Le second manquait de surprise, plus pop, plus facile… je suis peut-être passé à côté. Et sur scène ? La Londonienne va-t-elle être soporifique ? Le concert commence doucement, avec élégance, on sent qu’elle traîne à la laisse sa mélancolie, son passif lourd et sa timidité exacerbée… mais, plus le concert avance et plus le groupe se lâche, et Arlo en même temps. Elle dompte tranquillement sa grande réserve, elle en est touchante de sincérité. « Too Good » termine presque jazzy, « Devotion » convoque les riffs et « Softly » achève ce beau concert sur un funk bien frais !

On passe une (grosse) tête sur The Slope pour reluquer Palaye Royale, de Las Vegas, qui va embraser le parterre avec son glam rock efficace, pas transcendant. Mais les mecs font le job, pour qui aime les voix éraillées. Le chanteur termine en surfant sur le public dans un… bateau gonflable. Ça c’est du rock, putain. Euh.

On est des quadras rebelles, des anticonformistes, un brin antisocial, on perd le sang-froid… et on snobe Dua Lipa, les traîtres !

Benjamin Clémentine : fébrilité assumée…

De l’autre côté, joue Benjamin Clementine dans un registre… différent. Il va plutôt délivrer un beau concert, avec une scénographie de grande qualité. Notamment lorsque passe le film en arrière-plan sur une chorégraphie d’enfants, quasi synchronisé avec la musique, juste époustouflant ! Je ne suis pas un dingue de sa musique mais il y a une vraie personnalité musicale, une vraie envie de proposer quelque chose de personnel et d’unique.

Le chapitre de ce troisième jour se referme après un dimanche qui s’annonce monumental !

Jean

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