Arcade Fire - Zénith de Nantes - 26.09.2022
Crédit photo :
© 2022 Gwenn
Date et lieu :
Zénith de Nantes – 26 septembre 2022
Livre report :
Je me souviendrai toute ma vie de mon premier concert d’Arcade Fire. C’était il y a quinze ans aux Vieilles Charrues pour la sortie de Neon Bible, un concert tout simplement démentiel dans une ambiance bouillonnante. Un souvenir gravé dans ma chair.
Ce soir, c’était dans l’écrin bien plus impersonnel du Zénith de Nantes que les Canadiens sont venus défendre WE dans un contexte fragilisé. Will Butler, frère du chanteur, a quitté le groupe il y a quelques mois, Win est accusé d’agressions sexuelles depuis la fin de cet été et Feist, qui devait assurer leur première partie, a jeté l’éponge pour cette raison. Ici, pas de jugement avant la justice, la présomption d’innocence est un droit fondamental.
La musique a jusqu’ici survécu à la tempête et Arcade Fire monte sur scène avec un collectif toujours hétérogène. « Age of Anxiety I », morceau d’ouverture du dernier album, se charge de lancer le concert. Et ce que nous pouvions craindre se confirme. Le son est plus que moyen, étouffé, bourré de graves qui absorbent les aigus… Et même si l’acoustique de ce genre de salle peut être prise en défaut, les balances sont tout de même assez médiocres. La guitare électrique est quasi inaudible, idem pour le violon, et la voix de Régine est sous dosée. Et malgré une setlist plutôt bien choisie pour lancer l’offensive (« Neighboorhood #1 (Tunnel), « Black Mirror », « Afterlife »), l’ambiance reste assez sage. Le gros dancefloor prend place sur une excellente version de la monstrueuse « Reflektor », transpercée de lasers. La scénographie est plutôt jolie par ailleurs… Les canadiens sont venus soutenir WE qui prend une bonne place dans la setlist et qui se révèle plutôt à l’aise en live. Puis « Rebellion (Lies) » vient harponner le public, et les chœurs joyeux rendent aux Canadiens ce qu’ils méritent ! Mais Arcade Fire n’est pas totalement dans son assiette… et aurait perdu de sa joie de vivre communicative sur scène donc Will était un acteur important ? Alors que le public reprend les chœurs a capella et peut enfin se libérer et jouer son rôle de trublion, le groupe coupe court pour enchaîner sur « Generation A » Incompréhensible. Heureusement, une nouvelle offensive mythique redonne des couleurs : « No Cars Go ».
Le brelan final tient le pavé, « Unconditional I (Lookout Kid) », « Sprawl II (Mountains Beyond Mountains) » et l’hymnesque « Everything Now » qui clôture l’avant rappel.
Après quelques minutes, le groupe revient sur une petite scène au milieu de la foule pour jouer sa meilleure partition du soir. L’enchaînement introspectif de « End Of The Empire I-III » et « End Of The Empire IV » est d’une beauté à couper le souffle. « Wake Up », incontournable morceau de fermeture d’Arcade Fire, achève magnifiquement une soirée en demi-teinte.
Jean