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Feu! Chatterton - La Carène, 24.02.2022

Date et lieu :

La Carène, Brest – 24 février 2021

Live report :

« Je reviens te chercher » chantait jadis Gilbert Becaud.

Hier soir, les Feu! Chatterton ont rallumé la flamme, sont venus nous chercher pour nous envoyer là-haut, tout là-haut, dans les étoiles, et nous laisser filer vers l'infini et au-delà, vers un monde nouveau, libre. Ces garçons sont incroyables. Ils savent tout faire, absolument TOUT faire et avec quel talent ! Capables d'enchaîner dans un final hallucinant de maîtrise, une gigantesque version en mode prog rock de « Libre », puis un hit (« Un monde nouveau ») repris à plein poumon par une salle totalement sous le charme et de finir sur « La Malinche » transformant La Carène en Dance Floor psychédélique.

Dingue, fou à lier !

Avant ça, on avait déjà eu le droit, dans un décor et des costumes clairement d'inspiration 70's aux classiques « La Mort dans la pinède », « Boeing » ou encore « Ophélie ». Et puis bien sûr, la part belle est faite au dernier album Palais d'Argile : le délicat « Cantique » ou encore le bicéphale « Cristaux liquides », mélange détonnant d'inspirations clairement jazz et électro. Déjà, dès le premier tiers du concert (ou plutôt devrait-on dire récital...), un pur moment de grâce avait déjà ouvert nos chakras ; une version de près de 10 minutes de « Laissons filer » d'une incroyable beauté, d'une insondable délicatesse, tant dans le chant aérien du charismatique Arthur Teboul que dans la maîtrise hors norme des musiciens. De l'émotion, juste de l'émotion, pure et profonde... La paire rythmique basse/batterie (Antoine Wilson, Raphaël de Pressigny) est d'une impressionnante virtuosité et les 2 guitares/claviers (Sébastien Wolf et Clément Doumic) nous font vraiment penser à des doubles français de Jonny Greenwood, génie de l'ombre de Radiohead. En rappel, un poème d'Arragon, « L'affiche rouge », délicatement orchestré réussira à plonger le pourtant bouillonnant public Brestois, dans un silence attentif, comme admiratif, reconnaissant aux Feu! Chatterton de leur avoir fait passer une si belle soirée, avant de finir en apothéose sur le magnifique « Sari d'Orcino », ode au voyage et à la beauté féminine... du grand Art !

Lanig

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