Yarol Poupaud & Black Minou - Run Ar Puns
Crédits : © Martial Morvan
Date et lieu :
Le Run Ar Puns, Chateaulin (29) – 01er décembre 2018
Live report :
« Je me dis souvent que celui qui sait écouter est le roi du monde. » disait l’auteure Raphaëlle Giordano. Et ce soir, le roi de ce monde, c’est donc moi ?
On rembobine ? 22h30, après la première partie de Thomas Hayward en format cordes, guitare et piano et une belle identité, Yarol Poupaud monte sur la scène de l’extraordinaire corps de ferme du Run Ar Puns. Vieilles pierres aux mûrs, vieilles braises au fond, vieilles branches au sol, tout y est. FFF en hiatus, Johnny dans l’au-delà , Yarol se concentre sur son projet perso avec Black Minou, backing band dément. Le premier album sort en février prochain, Yarol est donc en tour de chauffe. Et la chaudière va exploser !
Durant deux heures et demi (!), le groupe va envoyer le pâté (private joke du soir), les rillettes et les tripes, toujours de bon goût, jamais étouffe chrétien. Yarol et sa troupe égrenent une soul du feu de Dieu, un rock abrasif transcendé par du vieux solo des familles, du copeau de bois par bennes entières. Son boogie corrosif (« Boogie With You »), son disco-funk (« Girls »), ses flambées rock (« What Am I Supposed To Do », merveilleuse « The End Of The World »), ses hybridations de styles (« Sale », écrite par Biolay), Yarol se met à nu dans ce concert tellurique, si proche des gens. Jamais il n’oublie ce public, haranguant les foules, exigeant les chœurs, convoquant le diable dans les corps… Mieux encore, après plus d’une heure et demi de concert, des litres de riffs, des hectolitres de sueur, Yarol feint le départ.
Rappelé à l’ordre par des finistériens chauffés à bloc, Yarol, teigneux et heureux, s’apprête à en découdre : « Je vais vous dire un truc, on n’est pas couché ! ». Le concert continue et reprend de plus belle. Les chansons et reprises vont donc défiler dont une massive « Fils de Personne » de Johnny (adaptation française du « Fortunate Son » des Creedence Clearwater Revival), pour s’achever sur une aussi interminable que jouissive reprise de Prince, « Girls & Boys ». Yarol aura tout fait, traversant toute la salle avec sa guitare par deux fois, montant sur les bars pour déverser ses solos et même, en toute fin, un gros slam de la mort !
Vous savez quoi ? Yarol a cassé la barraque. Fin de l’histoire. Bonsoir.
Jean