Little Armageddon
Skip The Use
Pistes :
- Second To None
- 30 Years
- Nameless World
- The Taste
- Birds Are Born To Fly
- The Wrong Man
- The Story Of Gods And Men
- Little Armageddon
- Gone Away
- Être Heureux
- Lust For You
- We Are Bastards
- Hollywood
- No Hero
- In For The Kill
Musiciens :
Mat Bastard (chant) - Yann Stefani (guitare) - Jay Gimenez (basse) - Lio Raepsaet (claviers) - Manamax Cateloin (batterie)
Critique :
Le monde a radicalement changé autour de Skip The Use depuis le succès de Can Be Late, leur deuxième album. Le premier du nom n’avait pas fait couler beaucoup d’encre dans les pages de magazines musicaux, la presse n’avait qu’une oreille à peine attentive sur le bouche à oreille dantesque de leurs shows survoltés. Quelques hits mastodontes plus tard (« Ghost », « Give Me Your Life », « People In The Shadow »), une Victoire de la Musique et des dizaines de dates explosives dans l’hexagone (et ailleurs...) et Skip The Use a pris le statut périlleux de – pardonnez le cliché – phénomène.
Sauf que ces mecs sont taillés pour durer. Rien ne les rapproche de ces artistes propulsés du jour au lendemain sous les projecteurs éphémères. Skip The Use s’est fait à la force du poignet, dans le punk et les salles obscures, dans la sueur de la scène. Entrée par la petite mais la plus belle des portes.
Du coup, forcément, Little Armageddon a suscité une attente considérable. Majoritairement écrit sur la route, ce troisième album est une marmite bouillonnante de styles en fusion. Le caractère versatile de Skip The Use est très exacerbé et prend toute sa dimension sur ce disque. Grand melting-pot fourre-tout, Matt Bastard et les siens y rentre au chausse pied rock, pop, métal, punk, reggae, ska et électro. Un menu pantagruélique de quinze titres aux allures de dancefloor qui rappelle que les nordistes n'ont pas perdu le fil conducteur : faire danser le public.
En phase avec le reste, la production et le mixage, gérés par Dimitri Tikovoi (Placebo, Ghinzu, The Horrors) et Adrian Bushby (Muse, Foo Fighters, The Rapture), sont absolument titanesques. Enveloppant, monstrueux et taillés pour les grands espaces.
Au final, le résultat est aussi explosif qu'attendu. Et, malgré une diversité parfois bien sentie (« Little Armageddon, « Second To None », « The Taste »), on tombe parfois dans le grand écart pas forcément reluisant (« The Story Of Gods And Men », « Lust For You »). Sans compter que Little Armageddon manque un poil de titres vraiment forts comme son prédécesseur. Pour autant, cette liberté d'action reste une formidable rampe de lancement pour la rencontre avec les vrais gens, la scène.
Note Rocklegends : 3 /5
Jean Jean