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Mammifères

Miossec

Pistes :

  1. On y va
  2. Après le bonheur
  3. La vie vole
  4. Les mouches
  5. Les écailles
  6. La nuit est bleue
  7. Alouette
  8. Cascadeur
  9. Le roi
  10. L’innocence
  11. Papa

Musiciens :

Christophe Miossec (chant) - Mirabelle Gilis (Violoncelle) - Johann Riche (Accordéon ) - Leander Lyons (guitares, claviers)

Chronique :

Une histoire de dingue, à la Miossec. Jamais là où on l’attend, jamais embourgeoisé, encore moins suffisant et contenté. Capable de réécrire le testament à chaque album. Bref rappel des faits : Miossec est encore sur la route pour défendre Ici-bas, Ici-même, son ami Remy Kolpa-Kopoul dépose les armes le 3 mai 2015, chez lui, à Brest. Coup de tonnerre, chaudes larmes, putain de faucheuse. Miossec monte à Paris rendre hommage et prend la foudre. La rencontre avec sa nouvelle campagne et violoniste Mirabelle Gilis puis Johann Riche et Leander Lyons. En un claquement de doigt, le coup d’un soir devient un groupe, une nouvelle aventure.

Ces dernières années, Miossec a muté, s’est forcément assagit… de trublion il est devenu troubadour. Une drôle de pub Columbia (sa nouvelle maison de disque) parue notamment dans Rock & Folk lui offrait une demi page pour la sortie de Mammifères, quand l’autre moitié défendait le nouveau Fallen Angels de Bob Dylan… un signe ?

« Je viens du rock » rappelait Miossec à Ouest France mais dans tous les cas, Mammifères marque toujours un peu plus la rupture avec ce rock. Miossec s’est donc définitivement offert un dernier tour de piste avec Chansons Ordinaires ? Ce dixième album surprend, le brestois casse une nouvelle fois le modèle et intègre fièrement quelques effluences tziganes, de l’accordéon et du violoncelle. Il en ressort sans aucun doute un album de chansons, un disque de cabaret, un truc humain proche des gens. Bien-sûr, en 2016, les petits dossiers de Miossec ressortent (la vie, la mort, l’amour, les gens), d’autres apparaissent comme ces maudits attentats. Les textes sont toujours taillés dans l’acier, moins dans le caillou poli par la mer. On est plus loin du port de Brest et le chant acariâtre de Miossec (qui réapparait dans « Les Ecailles ») s’est évaporé. Ce Miossec là - sans le vouloir - séduira l’auditoire, la presse et les nostalgiques des grands paroliers… moins ceux qui ont aimé ses grands coups de pompe dans la fourmilière (« Regarde un Peu La France »), ses mélodies à fleur de peau (« Madame »), ses accès de tendresse et de culpabilité (« Je M’en Vais »). A croire que les bières ne s’ouvrent plus manuellement.

Note Rocklegends : 3 /5

Jean

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