A Hero’s Death
Fontaines DC
Pistes :
- I Don't Belong
- Love Is the Main Thing
- Televised Mind
- A Lucid Dream
- You Said
- Oh, Such a Spring
- A Hero's Death
- Living in America
- I Was Not Born
- Sunny
- No
Musiciens :
Grian Chatten (chant) - Carlos O'Connell (guitare) - Conor Curley (guitare) - Conor Deegan III (basse) - Tom Coll (batterie, percussions)
Chronique :
Il n’aura fallu que trois ans et deux disques pour que Fontaines DC connaisse une consécration déjà bien amorcée avec Dogrel, jailli l’an dernier. A peine sorti, les critiques exultent, s’emballent et s’éprennent pour les dublinois. Mais cet immense succès critique aurait pu faire sombrer le groupe…
Le contrepied parfait. C’est presque le postulat de départ de A Hero’s Death. Plus sombre, plus caverneux, plus nébuleux tout en restant presque aussi urgent que Dogrel. Le groupe confesse dans Rolling Stone que « Il est dédié à tous ces gens qui nous attendent au tournant. Tous ceux qui ont aimé notre premier album et qui pourraient détester celui-ci. C’est l’ambivalence de ce nouvel opus. La mort d’un héros. ». C’est dit.
On ne parle pas ici de sabotage volontaire, mais de changement. Fontaines DC reste bien évidemment un groupe post punk de Dublin, avec un certain nombre de codes. La grisaille, la pluie, l’urgence, les doutes et ce son froid. Mais cette urgence se fait moins pressante sur la durée. Le groupe embarque d’ailleurs quelques balades assez mélodieuses (« You Said », « Oh Such A Spring », « Sunny », « No ») qui tempèrent une frénésie qui aurait pu être usante à la longue. Pourtant, l’album donne immédiatement le la, avec « I Don’t Belong », obsédante et jouissive, suivie de « Love Is The Main Thing » et surtout de l’excellente et capiteuse « Televised Mind ». La production est plus nébuleuse et distante, volontairement, rappelant la première période post punk, et les guitares sinistres n’empêchent pas la voix caverneuse et désabusée de Grian Chatten de ressortir avec force.
A Hero’s Death démontre le courage du changement et contraindra forcément certains à lui préférer son prédécesseur. Mais il évite surtout au groupe de splitter ou de se trahir en livrant qu’une suite foireuse de Dogrel.
Et, bonne nouvelle, ce deuxième opus est un bon album.
Jean