Stupor Machine
Eiffel
Pistes :
- Big Data
- Cascade
- Manchurian Candidate
- Chasse Spleen
- Miragine
- N'ai Rien À Craindre
- Pêcheur Pécheur
- Hotel Borgne
- Oui
- Chocho
- Gravelines
- Escampette
- Terminus
Musiciens :
Romain Humeau (guitare, chant) - Estelle Humeau (basse) - Nicolas Courret (batterie) - Nicolas Bonnière (guitare)
Chronique :
Eiffel, groupe enragé (plus qu’engagé) devant l’éternel, limite militant. Alors forcément, le contexte mondial épineux – Trump, montée des extrêmes, gilets jaunes, Carlos Ghosn… entre autres – nourrit une inspiration malheureusement peu réjouissante. Et du coup, les bordelais, après avoir livré une merveille de Foule Monstre il y a sept ans déjà, reviennent avec Stupor Machine qui ne fait clairement pas dans la dentelle. Ni dans la demi-mesure.
L’album est plus brut que son prédécesseur, rappelant l’incandescence de Tandoori enrichi de quelques couches d’arrangements supplémentaires et toujours bien sentis. Pas uniquement tranchant, Stupor Machine offre une multitude de nuances mélodiques, de flambées rock (« Miragine », « Big Data ») en riffs frénétiques (« Manchurian Candidate », un peu too much) et en ballades poignantes et cinglantes (« Chocho », « Gravelines »).
Romain Humeau sait écrire et chanter des textes limites abscons mais souvent poétiques comme cette merveille d’« Hôtel Borgne ». Le tableau est assez noir, bien sûr le big data en prend pour son grade, les politiques « ces chiens d’état qui cognent », le haut patronat, « les putes à clics, putes à médias », tandis que l’écologie, elle, est implorée : « Oui » est la continuité naturelle d’« A Tout Moment La Rue ».
Stupor Machine, ce grand manifeste social qui constate plus qu’il ne propose, a le mérite d’offrir de grands moments dont l’épilogue lyrique, bijou émouvant renforcé de chœurs puissants. « Terminus » est donc la conclusion royale d’un disque dense, touffu, imparfait mais louable sur tellement de points.
Note Rocklegends : 3½ /5
Jean