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Grand Prix

Benjamin Biolay

Pistes :

  1. Comment est ta peine?
  2. Visage pâle
  3. Idéogrammes
  4. Comme une voiture volée
  5. Vendredi 12
  6. Grand Prix
  7. Papillon noir
  8. Ma route
  9. Virtual Safety Car
  10. Où est passée la tendresse?
  11. La roue tourne
  12. Souviens-toi l’été dernier
  13. Interlagos (saudade)

Musiciens :

Benjamin Biolay - …

Chronique :

Il y d’abord cette pochette, magnétique, atemporelle. Cette œuvre admirable de Mathieu César évoque les années 60-70 et les films d’époque dont, naturellement, Grand Prix de John Frankenheimer (1966) avec entre autres James Garner, Yves Montand, Brian Bedford, Jessica Walter et Françoise Hardy. Inspirée dans l’esprit d’On The Beach de Neil Young sur une idée de Biolay, cette pochette outrageusement colorée (par l’un des maîtres actuels du noir et blanc !) embrasse la beauté des sports mécaniques et sa dangerosité permanente. Ce qui synthétise parfaitement les textes de l’album.

Derrière cette vitrine magnifique, Biolay – grand passionné de sports automobiles – égrène histoires d’amours et de mécaniques sous une forme de (quasi) concept album. La nostalgie transpire de cette musique organique, la tristesse et le drame (séparation, mort) habitent les paroles dans cet album immensément dense et intense. Sur fond d’éclectisme et de rollercoaster musical, Biolay navigue et s’amuse entre disco funk (l’excellent single « Comment Est Ta Peine ? », « Comme Une Voiture Volée », « Où Est Passée La Tendresse ?) aux rythmiques grisantes, rock (« Idéogrammes », « Papillon Noir »), pop acidulée (Souviens-toi l’Eté Dernier ») et ballades poignantes (« La Route », merveilleuse « La Roue Tourne »). Et comme souvent, Biolay invite de nombreuses voix à épouser ou défier la sienne comme celle de Chiara Mastroianni, Melvil Poupaud, Keren Ann ou encore Anaïs Demoustier. Ce qui renforce souvent le sentiment très ambivalent de nostalgie et d’une énergie non dissimulée, contrastant parfois avec sa voix caverneuse et ses textes un peu taillés au vitriol.

Côté son, trouver le bon mixage et la bonne personne a été un véritable casse-tête selon Biolay lui-même. Finalement assuré et assumé par Pierrick Devin, le son est rond, ultra tellurique, fondamentalement organique (claviers vintages, basse vrombissantes, guitares dépurées), direct et remarquablement affiné. Grand Prix est un disque classieux, qui touche autant au corps qu’au cœur.

Jean

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