Sound & Colour
Alabama Shakes
Pistes :
- Sound and Color
- Don’t Wanna Fight
- Dunes
- Future People
- Gimme All Your Love
- This Feeling
- Guess Who
- The Greatest
- Shoegaze
- Miss You
- Gemini
- Over My Head
Musiciens :
Brittany Howard (voix, Guitare), Heath Fogg (guitare), Zac Cockrell (basse) et Steve Johnson (batterie)
Chronique :
Après un premier album épatant en 2012 (Boys And Girls), les Alabama Shakes nous délivrent aujourd'hui un 2ème album (Sound and Color) tout aussi…épatant.
Imaginons, imaginons la version française d'Alabama Shakes : ils s'appelleraient les « Corrèze Secouée » ou encore les « Indre-et-Loire Bouge Ton Corps » et nous délivreraient un Rock-Musette de la sous-branche Yvette Horner aux influences Périgourdines.
C'est comme si on laissait Christian Jean-Pierre commenter les matchs de foot sur TF1 : improbable...
Et pourtant, et pourtant !!
Après un premier album clairement soul, dépouillé mais habité par le sud, Alabama Shakes réussi le difficile passage de la seconde mouture en gardant son énergie brute et en ayant l'intelligence d'y encapsuler d'autres influences. Alabama Shakes, c'est d'abord la voix de sa chanteuse Brittany Howard, et quelle voix ! Tantôt chaude, caressante comme une chatte sur un toit brûlant (« This Feeling », « Over my Head »...), tantôt râpeuse, rageuse comme un Travis Bickle devant son miroir (« The Greatest », « Miss You »...) mais dans tous les cas envoûtante. Il y a à la fois du Nina Simone (son idole) pour la fragilité, du Billie Holyday pour la sensualité et du Janis Joplin dans Brittany Howard.
On trouve chez le groupe Américain, la chaleur moite de son sud profond, les évidentes influences soul bien sûr (Curtis Mayfield, Wilson Pickett…), blues bien entendu mais aussi funk (« Don't wanna Fight' »), et même punk (« The Greatest »). Et y aurait pas aussi un petit goût de pomme ? Si ! Y'en a aussi.
Côté arrangements, l'ajout de quelques envolées de cordes (discrètes) ou encore de parties de claviers et quelques effets divers (discrets eux aussi) apporte un son plus élaboré, plus travaillé. Le tout sans enlever le plaisir brut de cet album sincère construit sur une musique sûrement pas révolutionnaire mais chaude comme le Deep South.
Note Rocklegends : 3,5/5
Lanig