Peter Doherty - Un Garçon Charmant
Auteur :
Peter Doherty, Simon Spence
Editeur :
Cherche Midi
Date de sortie
15 février 2024
Chronique :
Spontanément, ce titre, Un Garçon Charmant, est certainement celui qui semblait correspondre le mieux à Peter Doherty. Un garçon à la carrière sulfureuse, en courbe sinusoïdale, avec ses hauts artistiques et ses bas émaillés de fresques à sensation. Séjours en prison, cures de désintox à répétition - toutes aussi inutiles les unes que les autres, ou presque – concerts manqués, concerts ratés… Bref, l’âme libre des grands personnages de l’histoire du rock.
Et pourtant, dans les moments les plus délicats, Peter a toujours dégagé une certaine forme de sympathie, de respect et de tendresse. N’en déplaisent à ceux qui ne l’ont jamais aimé.
Ce livre est courageux car il encre un autoportrait excessivement précis, aidé par la plume de Simon Spence qui fait parler Peter Doherty… aussi bien que Doherty lui-même l’aurait fait. Mais ce qui est dingue dans ce récit autobiographique, c’est qu’il auto-écorne presque le mythe du gentil garçon, charmant, pour faire éclore le caractère autodestructeur assumé de l’Anglais. On y apprend quoi ? Que parfois, quand tout est tracé, il faut qu’il sabote. Que la liberté est plus forte que tout. Qu’une partie de sa vie est une réaction à son enfance et à son éducation, comme souvent. Que ses complices de came (Wolfman, Alan Wass, …) ont eu une importance phénoménale dans sa vie. Que The Libertines a été la plus belle chose mais aussi la plus douloureuse de sa vie. Que son rapport à Carl Barât est profondément « Je t’aime, moi non plus ». Que malgré tout, il ne semble pas regretter grand-chose. Qu’il est parfois vraiment charmant, parfois vraiment irritant. Que c’est un ultra-sensible, et qu’il a une vision très précise de sa vie rêvée, de ses relations avec les gens, de la fidélité. Il est clairement sincère, même quand ça le dessert… C’est un livre copieux, précis, qui n’a rien de l’autoportrait idéal.
Jean