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Miossec - En Quarantaine

Auteur :

Vincent Brunner

Editeur :

Flammarion

Commentaire :

Il a longtemps hésité à accepter de le sortir ce bouquin. Miossec est comme ça, un peu pudique, un peu réservé et modeste, il n'aime pas parler de lui… comme le Brestois en général. Alors quand il dit « ce qui n'est pas tout à fait vrai, ce qui est complètement faux, ce qui est juste et parfois injuste », on est déjà sûr que cette biographie (presque autobiographie) argumentée d'interviews de ces amis, connaissances (et ennemies ?) se voudra assez objective, et surtout pas à brosser l'animal dans le sens du poil. Les propos de chacun sonnent vrais, quand il s'agit de complimenter… ou non.

De ses premières expériences musicales à Brest (Nanart Pavot, Printemps NoirÂ…), en passant par ses innombrables jobs à Paris, Rennes ou la Réunion, jusqu'à la sortie de son premier album, ses succès, ses défaites… Miossec rentre dedans et se rentre dedans. Pas question d'avoir des états d'âme, mais pas question non plus de faire du triomphalisme. Miossec est ce qu'il est avec ses qualités et ses défauts. Sur la longue route qui retrace quasiment ses quarante printemps, on a le son de cloche des différents protagonistes qu'il a croisé. Sa mère, Guillaume Jouan et Bruno Leroux, ses premiers musiciens, puis des journalistes des inrocks, des producteurs, des amis, gens admiratifs ou d'autres déçus… Jusqu'à en arriver à la conclusion que Miossec n'est pas le plus populaire des chanteurs français, mais certainement l'un des plus influents et des plus talentueux, dixit, à tour de rôle, Jane Birkin, Juliette Gréco et autre Alain Bashung. Dominique A, lui-même, avoue clairement qu'il fût scié, voire jaloux, de la force des textes de Boire à sa sortie. Le livre est écrit à la première personne, c'est Miossec lui-même qui raconte, entre deux témoignages. Le langage n'est pas forcément châtié, les choses sont dites avec des mots simples… comme toujours avec Miossec, même s'il sait, quand il faut, manier la langue avec beaucoup d'adresse. Ici, le maître mot est authenticité. Même Christophe indique, avec beaucoup de franchise, qu'une biographie ne vaut toujours qu'à un instant « t » : « de toute façon, c'est le genre de bouquins que l'on pourrait réécrire tous les trimestres. Les points de vue changent, évoluent et c'est normal ». Christophe, rendez-vous dans 40 ans alors pour une autre formidable biographie ?

Jean Jean

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