Skip The Use - 2011-08-14
Interview : Deux ans d’existence, un album au compteur et bientôt un deuxième, une réputation sulfureuse sur scène et un nombre incalculable de concerts dans les pattes, il était temps d’élucider le mystère, qui sont vraiment les Skip The Use ? Après un concert dantesque à la Fête du Bruit de Landerneau et une conférence de presse non dénuée d’humour, Yan (guitare), Matt (chant) et Romain (tour manager) de Skip The Use – l’impétueux combo Lillois – se sont livrés à Rocklegends en toute sympathie. Réunis dans une caravane 70’s, grise métal, assis pénards dans de vieux canapés rouges en skai, on échange une bonne demi heure autour du groupe. Vrai casse-tête pour une presse française toujours désireuse de coller des étiquettes dans le dos, Yan répond clairement « Pourquoi coller des étiquettes ? Nous on s’en fout… on joue de tous les styles, on aime beaucoup de choses… ». En effet, Skip The Use mixe rock, pop, reggae, punk et funk dans un cocktail explosif et sévèrement burné. « On joue du dance rock, c’est tout à fait ça ! Le principe c’est de faire danser le public et de partager un truc avec lui » ajoute Yan. Mais ça serait presque trop réducteur… Le groupe est actuellement en pré-tournée jusqu’à la fin de l’année, en attendant la sortie d’un nouvel EP en septembre et du deuxième album en janvier 2012. « Le label nous soutient et est très cool avec nous et personne ne nous a reproché de prendre la route sans nouveau matériel. En plus, ils savent que c’est sur scène qu’on s’éclate et que ça fait parler de nous ! » rappelle Matt. En parlant du nouvel album, Matt précise qu’ « il ne sera pas radicalement différent… des évolutions oui. Mais nous avons joué deux nouveaux titres ce soir - dont un qui n’a absolument pas le même tempo - mais qui se sont fondus dans la masse… ». Au fil de concerts explosifs, le groupe monte en puissance sur scène, « Comme les choses vont plutôt bien pour nous, les moyens viennent avec et aujourd’hui on est accompagné d’ingés sons qui font du super boulot et pareil aux lumières ! » rappelle Matt. A force d’écumer les scènes de France et d’ailleurs, le groupe croise du lourd sur la route dont Rage Against The Machine, Trust ou The Hives. « Rage Against The Machine, c’était au tout début de notre groupe. C’était énorme, on écoutait ça quand on était ados ! Forcément, tu regardes comment évoluent les groupes sur scène, tu te dis que tu pourrais faire les trucs différemment que ce que tu fais aujourd’hui. Pareil pour les balances, on observe comment ils font… On se nourrit aussi de ça ! » confirme Matt. Quant à ce qu’en dit la presse, Matt est clair là-dessus « On ne lit pas ce qu’on dit sur nous… De toute façon, on ne passe pas dans la presse spécialisée nationale (Les Inrocks, Rock N’ Folk, …). L’an dernier, on a joué dans 70% des festivals et pratiquement tous les magazines étaient présents et ont parlé de nos concerts. Mais jamais un article ou une interview ! ». Michel ajoute « Mais ce qui est le plus aberrant avec certains médias et journaux, c’est qu’ils viennent parfois te voir après les concerts où ils viennent de te découvrir et tout à coup ils te demandent d’où tu viens et depuis quand tu existes ? Mais merde, c’est leur boulot de se renseigner ! C’est pour ça qu’on aime échanger avec des webzines indépendants, avec des questions qui changent… ». Ah au fait Matt, merci pour le final de je ne sais plus quel titre (« Give Me ? ») à la Iron Maiden… chanté avec la voix éraillée de Bon Scott ! « Nan, je t’assure, j’ai un enregistrement de « Run To The Hills » à Rock In Rio 2001 où Bruce Dickinson a exactement une voix comme celle-là à la fin ! ». Ok ! Heureux d’avoir trouvé un autre type qui aime Iron Maiden, Matt surenchérit : « Tout le monde se fout de moi, même ma femme, mais j’aime ce qu’ils font. Remplir Bercy avec 17 000 personnes qui scandent leurs paroles ! ». Tout est dit, rendez-vous en janvier 2012 pour le deuxième album de Skip The Use. Thank you guys pour la rencontre et la bonne humeur. Propos recueillis par Jean Jean