logo

Peter Doherty - Stranger In My Own Skin

Infos :

Disponible sur MyCanal – 1h31 – 2023, réalisé par Katia de Vidas

Chronique :

Stranger In My Skin ne parle de musique. A la demande de Christian Fevret, cofondateur des Inrockuptibles, Katia de Vidas – qui deviendra sa femme - a filmé l’autodestructeur britannique durant près d’une décennie et utilisé dans les 200 heures de rush. C’est l’époque terrible de Peter, celle de la décente aux enfers de l’anglais, et de sa sortie des bas-fonds de la drogue.

Filmé sur l’os raconte le parcours initiatique de Peter Doherty, formidable troubadour contemporain. Le titre met immédiatement le thème sur le devant : la rédemption de Peter, son combat contre la toxicomanie. Déroutant, paraissant parfois décousu, poétique et attendrissant, ce documentaire saisit parfaitement l’essence même de ce garçon attachant et pétri de talent. Peter est sans filtre, quelque part plus lucide que la majorité des gens même lorsqu’il est rongé par la dope. Seringues et cuillères passent dans le décor, Peter dialogue ou monologue, le regard brillant, avec une franchise déconcertante sur son enfance, son éducation militaire, ses démons et ses peurs.

Le rock en toile de fond est une sorte de réaction aux barbelés de son enfance, l’écriture et la musique sont tant des exutoires qu’une manière de se prouver à lui-même, à son père et au monde, que ce britannique destroy est capable du meilleur. Attachant, Peter est toujours plein d’humour, un peu déconnecté mais jamais loin de la terre. Et surtout, au fil de ce documentaire tendre et de sa désintox, le regard change, l’énergie revient et Peter en est maintenant le grand témoin : « Le talent, c’est l’homme. Il vient de l’homme et des artistes, pas des drogues. Il n’est jamais venu des drogues ».

Jean

Partagez