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Private Eyes

Tommy Bolin

Pistes :

  1. Bustin' Out for Rosey

  2. Sweet Burgundy

  3. Post Toastee

  4. Shake the Devil

  5. Gypsy Soul

  6. Someday, We'll Bring Our Love Home

  7. Hello, Again

  8. You Told Me That You Loved Me

Musiciens :

Tommy Bolin (guitare, piano, claviers, chant) - Carmine Appice (batterie) - Norma Jean Bell (percussions saxophone) - Bobby Berge (batterie) - Reggie McBride (basse) - Mark Stein (claviers)

Critique :

Tommy Bolin, un artiste qui explosa en plein envol...

Bolin développe très tôt son aptitude à jouer de la guitare avec un talent hors du commun. C'est un artiste passionné, très éclectique dans ses influences, qui souhaite rapidement percer en jouant dans de petits groupes. Sa première formation sérieuse est Zephyr, orientée hard/blues rock avec qui il jouera pendant quelques années... Le groupe enregistre des albums studio mais le succès reste mitigé.

Son talent reconnu, c'est Billy Cobham qui l'entraîne sur son album solo Spectrum. De là, sa côte de popularité s'envole, il est appelé à jouer dans le James Gang (sur deux albums) et plus tard dans les mythiques Deep Purple (sur le déclin). Le groupe vient de perdre Blackmore, et c'est le nouveau chanteur Coverdale qui dégote Tommy Bolin. Malheureusement, il ne jouera que sur un seul et unique album ainsi que sur la tournée d'adieu du Pourpre Profond.

En parallèle, il sort son premier album solo, Teaser, en 1975, et son second (et dernier) Private Eyes un an plus tard.

Private Eyes est un album assez complet, où Bolin aura souhaité exploiter ses influences. Des riffs de hard rock, au touché de blues (pour ses morceaux les plus simples), et surtout une aptitude à fusionner ce blues avec une couche jazzy. Après deux premiers morceaux plutôt bien montés mais relativement conventionnels, Bolin se transporte vers un morceau épique de plus de 9 minutes, décomposé en plusieurs parties.

En trame de fond, « Post Toastee » est introduit sur un riff qui rappelle de manière troublante le « Cocaïne » de Clapton! Les cuivres et l'Orgue Hammond ne tardent pas à rentrer dans la danse, avant que Bolin et ses acolytes rentrent dans une première partie de jam de plusieurs minutes, avant de reprendre sur ce fameux riff de « Cocaïne »... Alors que le morceau semble s'éteindre complètement une deuxième partie de jam reprend la relève, encore plus soutenue que la première, où Bolin se transcende totalement dans un solo interminable et fantastique! La grosse claque de l'album!

Le jeune guitariste ne s'arrête pas là, il compose également quelques chansons folk du plus bel effet. Des manifiques « Someday, We'll Bring Our Love Home », « Hello Again » et surtout « Gypsy Soul » qui se termine sur un solo acoustique assez branché salsa. Maginifique! Private Eyes est définitivement un très bon album pour une jeune artiste de 25 ans qui meurt cette année là d'une overdose...

Jean Jean

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