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Grace / Wastelands

Peter Doherty

Pistes :

  1. Arcady
  2. Last Of The English Roses
  3. 1939 Returning
  4. A Little Death...
  5. Saloné
  6. I Am The Rain
  7. The Sweet By...
  8. Palace G'Bone
  9. Sheepskin...
  10. Bocker Love Song
  11. New Love Grows On Trees
  12. Lady Don'T Fall Backwards

Musiciens :

Peter Doherty (guitare, harmonica, Chant) - Graham Coxon (guitare) - Drew Mc Conell (basse) - ...

Critique :

Victime d'un syndrome Black Francis (en groupe) qui à l'occasion se réinvente en Frank Black (en solo), le célébrissime Pete Doherty (en groupe) sort son premier disque sous son véritable patronyme PeteR Doherty (en solo). Faut suivre. Décrié, adulé, déchiré ou porté aux nues, le jeune anglais n'est pas épargné depuis le succès des Libertines, devenus cultes, sans débat. Sa personnalité hors du commun, son attitude sex drugs & rock n' roll, sa silhouette sous perf' de stupéfiants, affichée comme une pub redondante dans les tabloïds anglais, n'ont pas aidé le gamin à se faire des amis. Autant dire que ce premier opus studio était attendu au tournant... Et c'est d'autant plus étonnant que la critique semble pour une fois presque unanime. Jugement sur pièce. Seul dans sa barque ou presque, Peter a su s'entourer de ce qu'il fallait de beau monde pour accoucher d'une oeuvre sincère et plus belle que jamais. Stephen Street (New Order, Blur, Babyshambles) se retrouve ainsi à la production et Graham Coxon (Blur) en soutien et complément sur des parties de guitare. Un trio gagnant.

Peu de types sur cette terre peuvent jouer et alterner du punk, du garage ou de la pop (suivant ses différents groupes) avec autant de crédibilité que lui. Et peu de types sur cette foutue planète peuvent décider de tout plaquer pour chausser une guitare acoustique dans une main et fredonner des hymnes folks comme lui. Pete touche droit au coeur par sa simplicité et son émotion, chantant d'une voix à fleur de peau, avec son habituelle maladresse et son innocence palpable. Douze titres qui s'enfoncent dans le crâne à chaque nouvelle écoute, où chaque accord, chaque corde pincée, chaque hésitation vocale transpercent l'âme. Des titres minimalistes comme « Arcady », « I'm The Rain », « Sheepskin » (magnifique duo avec Dot Allison) touchent par leur sobriété et leur élégance, d'autres comme « A Little Death », « Salonè » ou « Bocker Love Song » jouissent d'arrangements subtiles mais jamais ostentatoires. Les interventions de Coxon disséminées tout au long du disque parachèvent magistralement les 12 actes de l'œuvre. Plus introspectif que jamais sur ce disque, Peter semble dans sa bulle, chantant comme si rien ne pouvait le perturber... Comme si les médias ne lui étaient jamais tombés dessus, comme si la réponse aux critiques était d'être soi-même, tout simplement et plus que jamais. Brillant.

Jean Jean

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