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Les Matins Mauves (Qui Font Suite Aux Nuits Blanches)

OAKS

Pistes :

  1. Les matins mauves
  2. De ce monde
  3. Le Japon dans ma chambre
  4. Les fins d’hiver
  5. Mon insoumise
  6. Petit homme
  7. Mon coeur est une ville
  8. Toujours sourire
  9. Les erreurs de ce monde
  10. Qui veut ma place

Musiciens :

P.H. Welsh (chant, guitare) — Luc Durand (batterie, percussions) — Elie Gaulin (guitare, chant) — Bruno Ramos (basse, clavier).

Chronique :

Oaks – lisez Only Alan Knows – fête seulement ces cinq ans d’existence avec ce deuxième album et déjà une volte-face spectaculaire. Leur premier album, A Modern Tale, essaimait un rock anglo-saxon tirant sur les US, naturellement chanté en anglais. De ce rock organique, épuré et très direct, Oaks s’en est un peu détaché et s’est déporté vers une musique plus sophistiquée, alimentée d’effluves électro en filigrane et racontée en français. La voix particulière et lancinante de P.H. Welsh s’exprime mieux ici dans un registre qui n’est pas sans rappeler l’élégance grisante et la nonchalance relative d’Alain Bashung.

Même s’il exige une répétition d’écoutes minutieuses, Les Matins Mauve démarre sur un brelan de chansons colossales. Dès son entame sur cette chanson éponyme, l’album libère son essence singulière avec une cabriole pop des plus élégantes. Surprenant de délicatesse, Oaks embraye sur une complainte folk capiteuse, grosse ligne de basse en fond, arpèges habiles et riffs Wah Wah pour alimenter le tout. Splendide. Pas encore rassasié, le groupe nous immerge dans un voyage lyrique au fin fond d’un Japon occidentalisé. Délicat, malin et plutôt original, ce groove froid dément, fendu d’une guitare bluesy poisseuse, est l’un des sommets du disque.

Derrière ce trio fatidique et hors norme, l’album navigue entre pop méritante (« Les Fins D’Hiver », « Petit Homme »), ballade tranchante à deux voix (magnifique « Mon Insoumise »), punk encostardé et délétère (« Toujours Sourire ») avant d’offrir un dernier verre sur les quais de Montparnasse (« Qui Veut Ma Place »). Ce riff chaloupé et encore cradingue s’achève sur un solo de guitar hero, toujours d’une grâce évidente. Niché au fond d’un fauteuil club cuir capitonné, Bourbon dans la main à refaire le monde, ce disque risque de faire taire les débats pour s’attirer toutes les oreilles avisées.

Note Rocklegends : 3½ /5

Jean

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