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Coup De Grace

Miles Kane

Pistes :

  1. Too Little Too Late
  2. Cry On My Guitar
  3. Loaded
  4. Cold Light Of The Day
  5. Killing The Joke
  6. Coup De Grace
  7. Silverscreen
  8. Wrong Side Of Life
  9. Something To Rely On
  10. Shavambacu

Musiciens :

Miles Kane (guitare, chant) - …

Chronique :

10 morceaux. Pas un de plus mais pas un de moins. 10 morceaux à prendre ou à laisser, si t’es pas content c’est la même. Miles Kane est de retour, avec parcimonie et à bon escient. Frileux ? C’est pas le genre de la maison. Fort de presque 15 ans de bouteille, solo, pas solo, super groupe ou pas, bête de scène, rat de studio, globe-trotter, il campe sa trentaine plein d’assurance mais avec humilité. Ce Coup De Grace est porté sans équivoque : en plein cœur, sans prétention mais avec maîtrise et sang-froid.

« Too Little Too Late » se cramponne à ton gyrus temporal supérieur armé d’un riff punk digne d’une haute lignée de rebelles rosbifs, le ton de l’album est donné, la cire encore fumante du sceau Kane cachette l’ensemble de l’ouvrage : ce timbre, ce phrasé, cette guitare mordante couchée sur une belle pop texturisée, mais le tout ourlé de détails psyché 70’s, punk et 80’s. Avec « Cold Light Of The Day », « Silverscreen » et « Something To Rely On », on devine au loin les spectres de T-rex, le MC5, les Pistols, The Clash ou Grand Funk Railroad, l’héritage sacré entre groove furax et rage calibrée. On en apprend de belles sur notre rockeur britannique, comme par exemple sa passion pour le catch. « Cry On My Guitar », structure rock assez classique graissée et retravaillée, est la bande son parfaite pour un découennage en règle ; des propres mains de son idole Finn Balor dans un clip en noir et blanc sublime et décalé.

À la découverte du nom de Lana Del Rey au crédit de « Loaded » je suis comme le morceau : chargée. Mon Colt Anaconda 45 à portée de main, la gâchette fébrile, la main moite, je m’apprête à dégainer avant de devoir me rendre à l’évidence, presque déçue : mélodie arachnéenne, refrain persistant, élégance dans l’exécution, l’évocation pudique d’une probable rupture récente (cette minute ficanasse vous est offerte par Rocklegends) un BON morceau, en toute simplicité. « Killing The Joke » et son parfum de guimauve britpop réconfortante fardée de keyboards passe crème. Un titre éponyme très dancefloor, riff post 80’s style INXS à l’appui, belle réussite également que ce « Wrong Side Of Life », sombre et fiévreux, Miles crache des paroles cuisantes d’amertume et de désespoir sur un funk délicat aux percussions chaloupées. L’expérience se termine sur la légèreté naïve de « Shavambacu ». L’entendre se débattre avec le français c’est tellement cute, même si ce dernier morceau n’est pas vraiment le plus intéressant de cet album.

Une petite trentaine de minutes que l’on rejoue avec plaisir, presque sans s’en rendre compte, un album « less is more » honnête, intègre, au déroulé d’une logique implacable, qui coule tout seul, comme une grande lampée de blonde bien fraîche par un torride après-midi d’été.

Note : 3½ /5

Sheena

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