Big Swimmer
King Hannah
Pistes :
- Big Swimmer (Ft. Sharon Van Etten)
- New York, Let's Do Nothing
- The Mattress
- Milk Boy (I Love You)
- Suddenly, Your Hand
- Somewhere Near El Paso
- Lily Pad
- Davey Says
- Scully
- This Wasn't Intentional (Ft. Sharon Van Etten)
- John Prine on the Radio
Musiciens :
Hannah Merrick - Craig Whittle
Date de sortie :
31 mai 2024
Chronique :
Le premier album de King Hannah était une belle synthèse entre beauté et brutalité, un album mélancolique avec un son un peu boueux, une pépite ponctuée de morceaux merveilleux, « Alle Being Fine » et « Go-Kart Kid (HELL NO!) » en tête. Le deuxième album, l’exercice difficile, est souvent alourdi par la pression de l’attente populaire. King Hannah n’est pas tombé dans le panneau. Après plus d’une centaine de concerts, le binôme n’a pas eu le temps de se poser des questions métaphysiques et a surtout exploré son style viscéral et instinctif.
Sur Big Swimmer, produit par Ali Chant – qui a bossé avec PJ Harvey, The Murder Capital, Yard Act ou encore Dry Cleaning, tiens tiens… – on retrouve les codes du duo Liverpuldien, ce rock minimaliste qui repose sur un tempo lent, une voix désabusée, délicate et envoûtante. Au-dessus de rythmiques basse-batterie-guitare discrètes, le jeu de Craig Whittle, chargé à bloc de fuzz, vient trancher dans le vif et brutaliser l’ensemble. Des morceaux comme « Milk Boy (I Love You) », « Somewhere Near El Paso » virent presque au rock bruitiste d’un Pavement… Il est clairement l’artisan du son de King Hannah.
En parfaite harmonie, Hannah Merrick alterne spoken word (qui rappelle à ce moment la chanteuse de Dry Cleaning) et chant plus captivant, atmosphérique, dans l’épure la plus totale (avec une légère réverb) qui magnifie très naturellement des balades comme « Big Swimmer », « Suddenly, Your Hand et « John Prine On The Radio ». Parallèlement, sur deux titres, Ft. Sharon Van Etten a été invité par le duo pour une collaboration qui semble des plus naturelles !
Tout au long de ce deuxième essai, King Hannah joue une musique intense, héritée du grunge et du rock alternatif mais avec une approche si moderne, si délicate, si ambivalente. L’album se livre petit à petit, requiert une attention toute particulière pour en saisir toutes les subtilités et la magnificence. Et, seulement à ce moment-là, il n’y a pas de doute, Big Swimmer est dingue.
Jean