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Boarding House Reach

Jack White

Pistes :

  1. Connected By Love
  2. Why Walk A Dog?
  3. Corporation
  4. Abulia and Akrasia
  5. Hypermisophoniac
  6. Ice Station Zebra
  7. Over and Over and Over
  8. Everything You’ve Ever Learned
  9. Respect Commander
  10. Ezmerelda Steals The Show
  11. Get In The Mind Shaft
  12. What’s Done Is Done
  13. Humoresque

Musiciens :

Jack White (guitare, chant, claviers, …) - Louis Cato (batterie) - Charlotte Kemp Muhl (basse) - NeonPhoenix (basse) - DJ Harrison (claviers) - Anthony Brewster (claviers) - Neal Evans (claviers) - Quincy McCrary (claviers) - Bobby Allende (percussions) - Justin Porée (percussions) - …

Chronique :

Artiste caméléon, souvent monomaniaque, Jack White une autre curiosité de la récente histoire du rock & roll. Glorifié avec les White Stripes, largement salué avec les Raconteurs et les Dead Weather, ce boulimique hors norme est musicien, chanteur, compositeur, arrangeur et producteur. Ah, chef d’entreprise aussi (Third Man Records), touche-à-tout, magicien sonore, acteur, … Bref, le gars a dédié sa vie au rock et à ses passions chronophages et dévorantes.

Monomaniaque disait-on ? Si le rouge, noir et blanc a émaillé la carrière des Whites Stripes, le bleu suit la route de sa carrière solo comme une traînée de poudre. Blunderbuss et Lazaretto étaient de bons albums mais White n’a pas encore sorti son chef d’œuvre solo. Lui qui a bâti le début de son histoire sur un rock minimaliste guitare/batterie (un poil de claviers qui traînait de temps en temps), a choisi ici d’exacerber le plus possible les enchevêtrements. Boarding House Reach est à la fois son projet le plus foutraque et l’album où les bases mélodiques sont les moins lisibles. Incontestablement, le disque est clivant. Les Inrocks - pas toujours une référence, hein ? - le nomment « l’album inécoutable de la semaine », le NME lui colle 5 étoiles. Grand écart qui décrit à merveille le fossé qui va séparer ceux qui rentreront dans le trip bluesy detroy de son auteur et ceux qui vont abandonner rapidement, le vilipendant.

Enregistré entre son studio de Nashville, New York et Los Angeles, Boarding House Reach est donc un terrain de jeu géant où se croisent blues-pop mid-tempo (« Connected By Love »), ballade froide et aérienne (« Why Walk A Dog ? »), OVNI musical (« Hypermisophoniac »), hip hop jazzy (l’excellente « Ice Station Zebra ») et ballade country (« What’s Done Is Done »). Aucun interdit donc, pas de fil conducteur, si ce n’est l’expérimentation, l’entrelac d’instruments qui renvoient parfois au sentiment d’un jam brut à peine remodelé en studio. Tout y passe, guitares sur-saturées, percussions à gogo, claviers (Moog, Hammond, …), pianos, samples, … Bref, un kaléidoscope de folie bien synthétisé dans la lourde et funky « Corporation », pierre angulaire de l’album. Pour amalgamer tout ça, Jack White a ramené quelques pointures d’horizon (très) divers à ses côtés : Louis Cato à la batterie (Beyoncé, Q-Tip, John Legend, Mariah Carey), b NeonPhoenix à la basse (Kanye West, Lil Wayne, Jay-Z), DJ Harrison, Anthony Brewster (Fishbone, The Untouchables) aux claviers ou les percussionnistes Bobby Allende (David Byrne, Marc Anthony) et Justin Porée (Ozomatli).

Boarding House Reach est au final un disque intéressant, dont les multiples écoutes révèleront une facette plus qualitative qu’une première approche à la volée. Enfin, pour une partie d’entre vous.

Note Rocklegends : 3½ /5

Jean

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