L'Angle
Détroit
Pistes :
- L'angle
- La beauté
- Les roseaux soucieux
- L'hallali
- Odilon
- Les âmes sauvages
- Je ne savais pas
- Oh non non non
- Au royaume des aveugles
- Fleur du chaos
- Recueillement
Musiciens :
Bertrand Cantat (chant, guitare) - Pascal Humbert (basse, guitare) - Jérémie Garat (guitare, violoncelle)
Date de sortie :
12 décembre 2024
Chronique :
Détroit, le projet de Bertrand Cantat, Pascal Humbert et Jérémie Garat, revient avec L'Angle, un album qui respire quelque part la gravité et le mysticisme. Dix ans après Horizons, album fondateur du groupe, L’Angle est lancé début 2024 comme une bouteille à la mer sur Ulule, plateforme de financement participatif. Il récolte plus de 217 000 €, soit 360% de l’objectif initial ! Inutile de préciser que le projet est donc attendu.
C'est un disque sculpté dans la roche basque, chauffé par le désert andalou, un mélange brut et poétique. Le trio plonge plus profondément que jamais dans les eaux troubles de l'âme humaine, et s’offre une satire sociétale parfaitement ancrée dans notre monde contemporain ambivalent et dissonant. Le single « Oh Non Non Non » est un hymne intelligent, très Détroit dans la mélodie et le son des guitares, où les paroles déroulent en opulence et se taillent un chemin en provocant notre société. « Les Roseaux Soucieux » est un pied de nez malin à ces réseaux, « Nous sommes les roseaux soucieux, c’est ce que je vois dans tes yeux »… tandis que « L'Angle » est une offrande avec sa mélodie hypnotique, des paroles taillées au rasoir, et cette voix toujours brûlante, toujours hantée. Parlons de la voix de Bertrant Cantat justement. Les graves sont parfaits, la diction est profonde… les aigus au début sont perturbants. Ecoutez « La Beauté » ou « Les Âmes Sauvages », le temps a fait son œuvre sur les cordes vocales du chanteur. Mais au fil des écoutes, on oublie, on se laisse porter et on s’ouvre à ce nouveau chant.
Musicalement, les ambiances de Détroit sont amenées par les guitares discrètes mais extrêmement précises dans leurs mélodies, soutenues par la basse corpulente de Pascal Humbert. Les quelques arrangements parfaitement bien sentis au-dessus finissent de définir encore le style de Détroit. L’Angle mérite une succession d’écoutes attentives et isolées.
Jean