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At Best Cuckold

Avi Buffalo

Pistes :

  1. So What
  2. Memories of You
  3. Can't Be Too Responsible
  4. Two Cherished Understandings
  5. Overwhelmed with Pride
  6. Found Blind
  7. She Is Seventeen
  8. Think It's Gonna Happen Again
  9. Oxygen Tank
  10. Won't Be Around No More

Musiciens :

Avi Zahner-Isenberg (guitare, piano, chant) – Sheridan Riley (batterie) – John Anderson (guitare, basse) - …

Critique :

La première écoute révèle un potentiel, les suivantes confirment un phénomène. Après avoir grandement séduit avec un premier album éponyme sorti en 2010, Avi Buffalo offre un deuxième essai aux constructions mélodiques grandioses. Derrière la décontraction apparente très californienne, cette pop psychédélique enjouée – sur fond de textes autobiagraphiques - et empruntée aux grands faiseurs (Dylan, Neil Young, Beach Boys) déploie une maturité vertigineuse et des strates d’arrangements et d’overdubs lumineux.

Dès l’entrée en matière, « So What », le projet d’Avi Zahner-Isenberg - 23 barreaux au compteur et trop timide pour s’intituler simplement de son patronyme - présente un rock indie qui prend du corps au fil des minutes pour sortir d’un classicisme qui l’aurait tué dans l’œuf. Et même si « Memories Of You » rappelle les grandes heures d’Elliott Smith, que « Two Cherished Understandings » reprend la base mélodique de « Knockin On Heaven ‘s Doors » et qu’ « Overwhelmed With Pride » renvoie à Neil Young, Avi Zahner-Isenberg ne manque pas de caractère et d’une patte réellement singulière.

Incapable de se contenter de l’à peu près, le jeune californien échafaude avec vigilance, détermination et une minutie sans pareil, dix chansons absolument renversantes. Tout est composé, écrit et chanté à fleur de peau, frisant parfois l’euphorie ou la délicate romance d’un jeune prodige plein d’histoires et d’idées dans sa caboche. Rien que la descente mélodique ruisselante de « She’s Seventine » donne des frissons pour l’automne tout entier… et rien ne garantit de passer l’hiver sans être changé à tout jamais par l’extrême fragilité et la rigueur mélancolique d’un type pas comme les autres. At Best Cuckold frôle le chef d’œuvre et mériterait de devenir culte au même titre que le Deserter’s Songs de Mercury Rev ou le XO d’Elliott Smith. En attendant, on s’incline royalement devant tant de lucidité.

Note Rocklegends : 4 /5

Jean Jean

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