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The Car

Arctic Monkeys

Pistes :

  1. There’d Better Be A Mirrorball
  2. I Ain’t Quite Where I Think I Am
  3. Sculptures Of Anything Goes
  4. Jet Skis On The Moat
  5. Body Paint
  6. The Car
  7. Big Ideas
  8. Hello You
  9. Mr. Schwartz
  10. Perfect Sense

Musiciens :

Alex Turner (chant, guitare) - Jamie Cookie Cook (guitare) - Nick O'Malley (basse) - Matt Helders (batterie) - ...

Chronique :

La réalité, c’est que les Arctic Monkeys avaient complètement bouleversé leur propre échiquier sur Tranquility Base Hotel & Casino alors même qu’ils sortaient d’un succès quasi ultime avec AM. Rouleau compresseur à tubes, AM avait transporté le groupe dans une autre dimension, avec son rock véloce et sa production massive. Changement total de braquet, Tranquility Base Hotel & Casino était un festin de claviers vintages qui entraînait les gars de Sheffield dans un tourbillon pop mature et impressionnant. La souveraineté du rock anglais en avait pris un coup ? The Car est dans la lignée, mais absolument pas la suite immédiate. Dans le détail, les deux disques sont d’ailleurs assez différents.

Originellement, les premières esquisses d’Alex Turner pour The Car, de son propre aveu, devaient être un retour au rock. L’humeur de la précédente tournée devait en être la principale influence… Mais les planètes se sont désalignées, la lumière a jailli et le crooner de 36 ans avec ses Monkeys ont exploré la grande histoire pour peaufiner 37 courtes minutes de pop orchestrale. Et magistrale. Les anglais sont assez érudits pour emprunter des influences au Motown et aux arrangements d’un certain Jean-Claude Vannier, mais Turner est tellement habile dans son écriture que les références ne prennent jamais la voie du plagiat. Ici tout est question d’atmosphère, de points de détails, d’arrangements cordes grandioses et de vocalises inédites. Soyons clair, Turner n’a jamais aussi bien chanté, explorant chaque recoin de sa voix maintenant libérée pour onduler d’une tonalité à l’autre. La symbiose de mélodies habiles, d’un chant admirable et d’arrangements d’une grande délicatesse amène à l’une des plus grandes chansons des Monkeys : « Body Paint », bijou de perfection.

En creusant, casque sur les oreilles, chaque élément de détail disséqué démontre l’incroyable richesse de ces chansons et la production formidable de l’habituel James Ford, décidément capable de se renouveler.

The Car sera l’album de la division, tant la fougue originelle du quatuor se délite et semble loin… mais la magnificence et la puissance mélodique des chansons comme « Big Ideas », « There’d Better Be A Mirrorball » ou « I Ain’t Quite Where I Think I Am » forcent un respect quasi contemplatif.

The Car est un disque soul, chaud, luxuriant et précis à la fois, qui complète une discographie d’une qualité rare.

Jean

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