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Pink Elephant

Arcade Fire

Pistes :

  1. Open Your Heart or Die Trying
  2. Pink Elephant
  3. Year of the Snake
  4. Circle of Trust
  5. Alien Nation
  6. Beyond Salvation
  7. Ride or Die
  8. I Love Her Shadow
  9. She Cries Diamond Rain
  10. Stuck in My Head

Musiciens :

Win Butler (chant, guitare) – Régine Chassagne (chant, claviers, batterie) – Richard Reed Parry (guitare, claviers) – Tim Kingsbury (basse, guitare) – Jeremy Gara (batterie, percussions)

Date de sortie :

09 mai 2025

Chronique :

La maladresse artistique et le manque profond d’inspiration de Pink Elephant étaient peut-être courus d’avance.

Pour ceux qui ont vécu dans un abri de survivaliste américain ces trois dernières années, rembobinons : des accusations d’inconduites sexuelles de Win Butler ont été rendues publiques en août 2022, à la suite d’une enquête du média Pitchfork recueillant les témoignages de quatre personnes. Le chanteur a reconnu avoir eu des relations extraconjugales avec ces personnes, qu’il qualifie clairement de relations consenties. Il a clairement indiqué qu’il n’a jamais touché une femme contre sa volonté. Il a également exprimé publiquement ses regrets, évoquant une période de dépression et d’alcoolisme. Régine Chassagne, sa femme et collaboratrice étroite dans le projet Arcade Fire, lui a apporté son soutien, affirmant qu’elle croit profondément dans son respect du consentement.

Le titre de ce septième album, Pink Elephant, est donc bien plus lourd qu’il ne laisse penser. Il fait référence à l’expression anglaise qui désigne une vérité gênante que tout le monde choisit d’ignorer. Ses textes sont traversés par des thèmes introspectifs comme l’isolation, la culpabilité, le déni, la rédemption, la reconstruction… et autres réjouissances. Le contexte, comme toujours, a son impact sur cette désagrégation populaire et ce désir de renaissance artistique.

Sans faire de bruit, Arcade Fire est réapparu début avril avec une appli mobile, sorte de cercle fermé (« Circle Of Trust » ?) dans lequel Win et Régine (seuls !) distillent au compte-goutte des infos sur ce nouvel opus avant d’avancer les pions des deux singles « Pink Elephant » et « Year Of The Snake ».

Aidé par le producteur canadien, Daniel Lanois, Arcade Fire entre dans une autre dimension, peut-être parallèle. Les grandes cavalcades sonores aux arrangements grandiloquents qui ont fait la réputation du groupe, laissent place à des chansons éthérées aux effluences psychédéliques (« Pink Elephant »), à du folk d’intériorisation (« Ride or Die »), à des interludes, pardon mais, inutiles.

Il reste bien quelques chevauchées eighties qui tentent d’embraser (Circle Of Trust », « Alien Nation » et sa batterie hallucinante, « I Love Her Shadow ») mais qui n’apportent pas d’élan salvateur.

En soi, Pink Elephant n’est pas un mauvais album, mais l’étalonnage avec le reste de la discographie d’Arcade Fire est délicate. Il n’a pas la profondeur de The Suburbs, pas la grandiosité du monumental Funerals, ni la créativité de Reflektor. Musicalement, il ne prend pas de risque et, pardon encore, les compositions de bases sont plutôt faibles et indignes du duo.

Car, Arcade Fire, semble ici être un duo accompagné par un groupe et non plus un collectif.

Jean

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